Le gouvernement Burkinabè a annoncé à l’issue du Conseil hebdomadaire des ministres du 9 avril 2025, la création d’une société d’Etat chargée de l’approvisionnement et de la distribution de produits stratégiques de grande consommation, dénommée « FASO YAAR ». L’information sur la création de ces boutiques circulait dans les coulisses surtout dans les milieux des Wayiyans depuis quelques mois. Avec l’annonce officielle de leur création, c’est une satisfaction quasi générale des Burkinabè. Et cette création est bien justifiée par l’exécutif Burkinabè qui admet que « le marché national est régulièrement confronté à des défaillances dont le corolaire est la flambée des prix des produits stratégiques de grande consommation et des ruptures d’approvisionnement ». Le gouvernement reconnait que le Burkina a connu plusieurs crises socioéconomiques liées à une hausse vertigineuse des prix des denrées de première nécessité notamment, les céréales et autres produits alimentaires.
Assurer l’achat des produits stratégiques auprès des fabricants ou transformateurs nationaux ; contribuer à la promotion de la transformation et de la consommation des produits stratégiques nationaux ; assurer le transport, le stockage et l’entreposage des produits stratégiques ; contribuer à la disponibilité des produits stratégiques et à la stabilité des prix ; accompagner les structures de contrôle dans la régulation du marché sont autant d’objectifs voulu pour la nouvelle société FASO YAAR dont la seule invocation du nom rappelle les années Thomas Sankara. Cette belle époque où comme dans un bazar où tout s’achète, le peuple trouvait presque tout dans ces boutiques à des prix abordables.
Mais, au nom d’un libéralisme économique sauvage avec la fin de la révolution d’Août 1983, ces boutiques ont progressivement perdu leurs rôles dans la maitrise des prix et ont même fini par disparaitre faisant place à une jungle dans la pratique au niveau des prix. La hausse des prix a donc été crescendo jusque dans les années 2008 où la vie chère est durement ressentie dans les ménages. D’où les émeutes de la vie chère dans les années 2011. Les pourparlers avec les « Lobis » opérateurs économiques n’avaient abouti à rien. La flambée des prix ayant continué sa montée vertigineuse jusqu’à la chute du régime en place, des magasins de vivres ont été littéralement saccagés et pillés, chacun des manifestants se servant comme il pouvait.
La concrétisation des boutiques FASO YAAR par l’Etat Burkinabè et partant par le régime du MPSR 2, est très bien accueillie par la masse.
Rien n’a été véritablement entrepris avec les régimes qui ont suivi. La question demeurait donc et l’on parlait de vie chère sans véritablement prendre le taureau par les cornes. Pour le citoyen lambda qui ploie depuis sous le coût de la vie chère, c’est une véritable décision salvatrice qui augure des lendemains meilleurs dans le panier de la ménagère.
La concrétisation des boutiques FASO YAAR par l’Etat Burkinabè et partant par le régime du MPSR 2, est très bien accueillie par la masse. Toutefois, sans être dans le secret des dieux, cette décision gouvernementale n’aura pas le même goût alléchant chez tous les Burkinabè. Notamment chez ces commerçants véreux qui ont fait la sourde oreille depuis des années, justifiant les hausses incessantes des produits de première nécessité par des explications pas souvent à la portée de la masse.
Malgré par exemple l’excédent céréalier atteint lors de la dernière campagne agricole au Faso à travers l’offensive agro-pastorale, il faut dire que les prix sont pris en otage. La création des boutiques FASO YAAR devrait donner une alternative aux ménages d’aller vers des produits de première nécessité aux coûts plus abordables. Avec toutefois l’unique alternative pour ces commerçants véreux à savoir l’harmonisation sensible des prix ou la mévente. Eux qui n’ont pas entendu les tirs de barrage du régime du MPSR2 l’obligeant à sortir sa solution. En clair, c’est certain, la nouvelle société FASO YAAR ne pourra pas acheter toute la production nationale et les commerçants exerceront forcement en marge de ces boutiques FASO YAAR.
Wangola Médias.
