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Région des Cascades : les chasseurs Dozos à l’école des droits humains.

Les 11 et 12 Août 2023, la salle de réunion de l’association Munyu des femmes de la Comoé à servi de cadre à une formation des dozos sur les droits et la coproduction de la sécurité. Initiée par le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD), elle a permis aux participants de mieux prendre conscience sur le respect des droits humains dans ce contexte de lutte contre le terrorisme.

Cette formation visait à outiller les acteurs locaux sur les droits humains mais également à stimuler la coproduction de la sécurité depuis la base. Elle a concerné les forces de défense et de sécurité (FDS), les légitimités sociales de la région des Cascades au titre desquels les responsables coutumiers et religieux. N’étaient pas reste, des associations pour la défense des droits humains, de jeunes, de femmes et de la confrérie des Dozos.

Anselme Somda du CGD

C’est dans le cadre de la mise en œuvre de son projet dit « Projet de renforcement de l’Etat de droit, la promotion de la participation citoyenne et des droits humains au Burkina Faso » que le CGD a initié cette session de formation sur les droits et la coproduction de la sécurité.

« Après ces deux jours de formation, je peux dire que des participants qui étaient venus avec une certaine conception des droits humains ont compris et ont changé leurs idées », dira Anselme Somda du CGD pour qui, ils étaient nombreux à n’avoir pas perçu que dans cette lutte contre l’insécurité, le respect des droits humains peut nous être d’un grand apport. « Il faut que les gens comprennent que si l’on veut maîtriser l’insécurité et vivre en harmonie, il faut que nous ayons un regard sur les droits humains », souligne-t-il.

Durant deux jours les participants se sont familiarisés au concept des droits de l’homme

La coproduction de la sécurité commande que la lutte contre l’insécurité ne soit pas une mission dévolue aux seules FDS mais qu’elle nécessite la participation de tous. C’est cette vision qui a été aux cœur des échanges à travers les modules développés par le magistrat Diakalya Traoré, qui a mis l’accent sur le rôle des Dozos dans la sécurisation du territoire. Ceux-ci étaient une quinzaine venus de plusieurs localités de la région.

« Respect des valeurs républicaines et principes de la cohésion sociale dans les opérations des initiatives locales de sécurité » ; « Respect des droits humains dans les opérations des initiatives locales de sécurité : cas des chasseurs dozos à l’Ouest du Burkina » et « sécurité humaine », ont été les modules développés par Diakalya Traoré. Après ces deux jours, c’est la satisfaction de part et d’autres. Pour le CGD, les objectifs ont été atteints et c’est la satisfaction à entendre les participants qui ont demandé la multiplication de ces genres de formation en vue d’attendre un plus grand nombre de membres de la confrérie Dozos de la région.

Lassina Diao Ouattara

Pour Lassina Diao Ouattara, secrétaire général des Dozos des Cascades dit ambassadeur des Dozos, c’est aussi la satisfaction. Parce que, « on nous a recommandé de prendre en compte les droits de l’homme dans nos opérations de sécurisation. Que nous fassions attention pour ne pas tuer des innocents et que nous évitions la stigmatisation des communautés, que nous assurions la sécurité de nos localités en respectant les lois qui régissent le Burkina. Nous sommes très contents », a avoué ce dernier pour qui cette sensibilisation a permis aux Dozos présents d’avoir plus de notions sur les droits humains et ils sauront désormais comment assurer au mieux la sécurité à leur retour, dira le SG des Dozos des Cascades.

Mais, les Dozos sont restés sur leur soif. C’est pourquoi ils recommandent la formation de leurs confrères de Tiefora, Mangodara, Sidéradougou, Ouo, Niangoloko, Banfora, qui sont des localités où il y a urgence à agir car en proie à l’insécurité. Toutefois, le souhait de cette confrérie est que le CGD puisse former leurs membres dans tous les 17 départements de la région. Les recommandations n’ont pas manqué à l’endroit des plus hautes autorités. Diakalya Traoré, tout en insistant sur le rôle capital que peuvent jouer les Dozos en matière de sécurisation du territoire, a mis le doigt sur certains de leurs dérapages et a demandé des équipements adéquats aux Dozos pour la réussite de leurs missions.

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