Procès de la guérisseuse de Komsilga : Après le verdict qu’advienne la paix des braves.
Après deux reports successifs, la guérisseuse de Komsilga, Amsetou Nikiema, dit Adja la guérisseuse a comparu ce 6 septembre 2023 devant la barre du tribunal de grande instance (TGI) de Ouaga 2 accompagnée de ses 8 employés co-accusés. Après un procès marathon qui a duré de 11h jusqu’aux environs de minuit, le verdict est tombé. La guérisseuse a écopé de 36 mois de prison et d’un million de francs CFA d’amandes, le tout assorti de sursis. Ses codétenus écopent de 48 mois et 500 000f d’amandes le tout également assorti de sursis.
Au terme de ce verdict, on peut soutenir que la nation entière peut enfin reprendre son souffle, tant, cette affaire de sévices corporelles avait suscité trop de réactions. D’abord, au sein de la magistrature burkinabè avec un mot d’ordre de suspension de travail, et ensuite au sommet de l’Etat, avec cette sortie médiatique du Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, puis au sein de l’opinion nationale aussi prolixe que curieuse. C’est sans doute ce qui justifie cette grande affluence au procès au TGI Ouaga 2.
A la suite de ce verdict, on peut légitimement estimer que la tension pourra aisément retomber au Faso, après autant de rebondissements : La liberté provisoire refusée à deux reprises à la guérisseuse, l’humilité de la famille de la victime qui avant le début du procès, avait tenu à rendre public son pardon aux auteurs des sévices, la victime elle-même ayant estimé que ses bourreaux étaient ses enfants, en passant par le bras de fer sur le lieu d’incarcération de la détenue de luxe. Le « colis », était devenu très précieux et de ce fait, était réclamé à la fois par la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) et la maison d’arrêt et de correction des armées (MACA). Le second l’emportera.
Le verdict rendu, c’est la fin d’un suspense qui aura duré deux mois. Fini donc en principe le bras de fer, Adja la guérisseuse qui n’a pas reconnu les faits de séquestrations devant la justice et qui a été relaxée au bénéfice du doute pour les faits de complicité de coups et blessures sur Hamidou Kanazoé, peut désormais reprendre son sacerdoce auprès de ses patients depuis esseulés. Après tout Amsetou Nikiema est désormais en liberté. Et c’est d’ailleurs à ces derniers que profite ce verdict. En effet, pour ces patients, c’est déjà une satisfaction morale de savoir qu’ils pourront désormais retrouver leur messie et bénéficier de ses dons de guérison, un peu comme un malade qui, face à l’absence de son médecin traitant, attendait impatiemment retour de celui-ci pour recevoir ses soins.
Dans cette affaire, beaucoup de polémiques ont été suscitées et la tension sous-jacente entre les deux pouvoirs, à savoir l’exécutif et le judiciaire doit définitivement s’estomper pour la bonne marche de la chaîne administrative et judiciaire au Faso. Dans ce dossier où chaque partie a voulu bien faire selon la position qu’il occupe et qui a immanquablement creusé un fossé, que soit mis aux oubliettes les sorties ratées et que se réinstallent les bons rapports d’antan dans les circuits décisionnels.
Après que les portes de ce procès se soient refermées, qu’Adja la guérisseuse ait retrouvé ses patients, il convient donc de diluer le vin dans chaque camp et d’adopter une position conciliante que de vouloir garder une récrimination. Après donc la polémique et les bras de fer, qu’advienne la paix des braves.
Wangola Médias.