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Litige foncier Labola-Tatana : les propriétaires terriens de Labola apportent leur version

Suite à la sortie dans la presse de certains habitants gouins de Tatana au sujet du litige foncier qui les oppose aux Karaboro de Labola, des propriétaires terriens des villages de Labola-Nambalfo, Labola Sankrala et de Nianiagara en présence de plusieurs centaines de personnes ont animé une conférence de presse pour apporter leur version de faits. C’était ce 24 Août 2023. Pour accueillir les journalistes, ceux-ci ont choisi justement le site objet du litige situé juste dernière le marigot qu’ils considèrent comme frontière entre les deux communautés.

Il y a un peu plus d’une semaine, exactement au début du mois d’août 2023, des habitants de Tatana de la communauté gouin ont animé une conférence de presse à l’école dudit quartier pour se prononcer sur un litige foncier qui les oppose aux habitants karaboro de Labola-Sankrala, Labola-Nambalfo et de Naniagara. Wangolà Médias s’en était fait l’écho de cette rencontre qui a eu pour cadre une salle de classe de l’école de Tatana B. A la suite de ceux de Tatana, les habitants des villages situés le long du cours d’eau, considéré comme frontière naturelle, ont animé le 24 août 2023 une conférence de presse pour, disent-ils, situer les faits dans leur contexte. A l’occasion, plusieurs personnes âgées sont venues des villages de Naniagara, Labola-Nambalfo et Labola-Sankrala tous situés le long du cours d’eau.

Une vue des principaux animateurs de la conférence

Parmi eux se trouvaient plusieurs fils et petits-fils de propriétaires terriens, de chefs de villages et de chefs de terre. Sagnon Lallée dit Bakary, l’un d’eux et fils du propriétaire terrien de la zone litigieuse. Dans ses déclarations, celui-ci révèle avoir exploité ces terres avant de son rendre en terre ivoirienne où il a vécu durant plus de 40 ans. Il est revenu il y a 7 ans. Il est soutenu dans ses déclarations par Souleymane Tou, qui à leur tour ont expliqué comment avec l’arrivée du colon, leurs arrières-parents, parents se sont retrouvés derrière la rivière. A les entendre, ceux qui vendent leur terre actuellement ne sont arrivés en ces lieux que longtemps après. Et pour l’occasion, ils étaient plus de 300 personnes à effectuer le déplacement au bord de la rivière qui a servi de cadre à la conférence et servant de frontière litigieuse avec Tatana.

Avant que ce beau monde ne prenne la parole à tour de rôle, Lamine Sory dit Lamine djan qui a introduit les débats a indiqué que cela fait 7 ans, que cette situation conflictuelle les oppose à un groupe d’individus de Tatana qui se proclament propriétaires terriens et qui procèdent au morcellement et à la vente frauduleuse des terres que leurs ont léguées leurs ancêtres. A l’entendre, ces agissements sont source de tension et de conflit entre les populations de Labola-Nianiagara et celles de Tatana car « nous sommes ici sur nos terres de Labola-Nambalfo qui sont limitées naturellement par la rivière qui sépare notre village et celui de Tatana », soutient Lamine Sory qui précise que c’est avec surprise qu’ils entendent parler d’un quartier dénommé « Tatana-Kô-Kôfê ». Ce quartier n’a jamais existé, martèlent les conférenciers qui ajoutent que leurs terres ont été envahies par des individus issus de quelques familles de Tatana qui n’en ont pas fait la demande comme il se doit selon leurs us et coutumes. Poursuivant, ils ont expliqué qu’ils avaient cru que ces familles étaient venues uniquement pour produire et se nourrir. Voilà pourquoi nous les avons laissés faire. Mais contre toute attente, entre 1990 et 2000, à la faveur de la vulgarisation de l’anacarde, ces occupants ont détruit nos karités et nétés pour les remplacer par des anacardiers. Ils disent avoir tenté plusieurs approches pour leur faire entendre raison mais ceux-ci n’ont pas voulu.

Les habitants des trois villages sont sortis nombreux pour assister à la conférence de presse

Avec l’insécurité que vit le Burkina et son corolaire de déplacées internes, les conférenciers ont expliqué qu’ils ont voulu installer leurs parents sur leurs terres. Les bornes implantées à cet effet ont été arrachées et détruites à plusieurs reprises et cette pratique est courante depuis 2022. De 2022 à ce jour les dégâts sont évalués à 15 785 000f selon les conférenciers. Selon ces derniers 563 personnes déplacées internes (PDI) toutes communautés confondues, sont enregistrées à ce jour sur la zone litigieuse. Ils ont été recensés et ne devraient pas être déguerpies, foi des conférenciers. En clair, ces PDI ont été installées par chaque partie. Somme toute, les conférenciers soutiennent que « Nous avons privilégié la négociation et l’entente dans l’espoir d’un règlement amiable de ce conflit », disent les conférenciers qui ont regretté le fait que les Tatanais les assignent justice. L’affaire est encore en justice, ils ont leur avocat, nous avons le nôtre », indiquent-ils, tout en ajoutant que ce groupuscule doit comprendre que ce ne sont pas leurs terres rassurant qu’ils leurs ouvrent les bras. L’attente des conférenciers reste que les autorités fassent en sorte de trancher ce litige pour éviter tout débordement à l’avenir.

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