CultureSociété
A la Une

Litige foncier entre Tatana et Labola : La communauté gouin de Tatana interpelle les autorités.

Depuis quelques années un litige foncier oppose les habitants de Tatana dans la commune de Banfora à ceux du village de Labola dans la commune de Tiéfora. C’est face à cette crise que l’école de Tatana au secteur no 15 de Banfora a abrité une assemblée générale de la communauté autochtone gouin du secteur ce 12 Août 2023. Il s’est agit pour les habitants impactés dans cette crise foncière d’échanger sur leur sort.

« J’ai 53 ans. Je suis née à Tatana où mon père et mon grand-père ont vécu. Depuis, je n’ai jamais entendu de ces derniers, qui ne sont plus de ce monde, dire que les terres que nous occupons appartiennent aux Karaboro », tranche Souleymane Soulama, natif de Tatana et porte-parole des de la communauté gouin. Comme lui, ils sont nombreux à être convaincus que ces terres leur appartiennent et ont le sentiment que les autorités ne prennent pas à bras le corps leur situation d’où cette assemblée générale qui visait à réfléchir sur des solutions de sortie crise.

Souleymane Soulama, natif de Tatana et porte-parole des de la communauté gouin

C’estdepuis déjà 3 années que ce litige foncier oppose des autochtones Gouin à celle des Karaboro, une autre communauté autochtone. C’est las d’attendre une solution venant des autorités régionales des Cascades que cette assemblée générale a été convoquée pour voir ce qu’il convenait de faire.

A entendre les réactions à cette AG, il y a donc 3 ans que des personnes estimées à plus d’une centaine sont venues sur des motos de Labola à environ 7 km de Banfora signifier à ceux de Tatana que les terres sur lesquelles ils sont installés leur appartiennent et qu’ils entendaient les reprendre. Dans l’étonnement, des concertations entre vieux ce jour n’auraient pas permis aux deux parties de se comprendre et de savoir qui sont les véritables propriétaires terriens. Et comme les Labolais l’avaient annoncé, l’année passée, ils sont revenus à la charge demandant aux occupants de déguerpir. Parmi les déguerpis, il y aurait des autochtones Gouin, qui exploitent ces terres depuis des décennies, soutiennent les participants au nombre desquels se trouvaient des personnes très âgées. S’estimant propriétaires terriens, les Gouin ont procédé à la vente de non lotis où se sont installées des halogènes. Les mécontents de Labola revenus donc à la charge l’année dernière, auraient procédé à des destructions des maisons. Selon les témoignages ils viennent armés de fusils et d’armes blanches d’où une certaine psychose des habitants résidents.  Du coup, les halogènes et autres PDI qui ont acquis des parcelles auprès des autochtones gouins se retrouvent pris dans un piège et ne savent plus où mettre la tête.

Au nombre des participants à la rencontre se trouvaient également des halogènes qui ont prôné une résolution à l’amiable de ce litige.

Jusqu’à ce jour on ne déplore aucune perte en vie humaine dans cette crise, fort heureusement. Suites aux maisons détruites, une plainte a été déposée en justice et les vas et viens qui n’ont pas encore donné de suite et cela plonge les victimes dans le désespoir. Récemment revenus encore à la charge avec la destruction de champs d’anacardiers, les autorités auraient été saisies et celles-ci ont décrété la suspension de toutes les activités dans la zone litigieuse. Mais, à cette assemblée générale, des témoignages soutiennent que les Labolais continueraient d’abattre leurs anacardiers.

Représentés à cette rencontre, les halogènes installés sur la zone litigieuse ont pour leur part prôné l’entente et le dialogue entre ces deux communautés autochtones car ne voulant pas s’ingérer dans ce litige. En prônant donc la retenue entre ces belligérants, elles ont expliqué qu’elles sont dans la neutralité, invitant à un règlement pacifique.

Une vue du présidium de l’assemblée générale

Car face aux dégâts, certains étaient très remontés. Cette montée de la tension est aussi due au fait que les autorités, depuis des années, tardent selon les autochtones tatanais à trouver une solution au litige. Toutefois, des voix se sont élevées pour calmer les ardeurs. Après des échanges assez tendus donc, il a été convenu de repartir vers les autorités pour une réaction idoine et diligente. En attendant, ils sont nombreux ceux qui craignent le pire, face à ce litige foncier qui inquiète finalement plus d’un dans la cité du paysan noir.

                Wangolā Médias.

Wangolā Médias

Wangolā Médias est un média numérique indépendant et impartial qui fournit des informations locales et internationales de qualité sur les Cascades et d'autres sujets d'intérêt général. Nous sommes engagés à promouvoir la liberté d'expression et la transparence, en utilisant les dernières technologies pour atteindre leur public et fournir des informations précises et opportunes. Wangolā Médias: L'info des Cascades, du Burkina et d'ailleurs

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page