Interdiction de la cigarette dans les lieux publics et transports en commun : les acteurs de Banfora mis en garde par le Programme National de Lutte contre le Tabac

Une équipe du programme national de lutte contre le tabac et les autres addictions, conduite par le coordonnateur national Eric Doyé a rencontré les tenanciers de maquis ainsi que les responsables des sociétés de transports de Banfora le 2 septembre 2025 dans la salle de rencontre de la Direction régionale de la santé des Tannounyan. Objectif : partager avec ce beau monde les termes du décret interdisant de fumer dans les lieux publics et les transports en commun.
Pour planter le décor de cette matinée d’échange, c’est Issouf Kolgré, Technicien d’Etat en Génie Sanitaire en poste à la DRS des Cascades qui a, au nom du Directeur régional de la santé des Tannounyan, entretenu les participants sur les conséquences du tabagisme sur la santé de l’homme. Ila fait savoir que le tabagisme est un véritable fléau dans notre pays et dans beaucoup d’autres pays dans le monde entier. « Si nous prenons notre pays, sur 100 personnes, environ 13,6 fument, sinon 14. C’est énorme. L’idéal serait que nous puissions ramener ce taux à des proportions proches de zéro. A l’entendre parler des conséquences du tabac, il faut savoir que c’est un produit hautement toxique, car il contient près de 7600 substances chimiques, dont une soixantaine peuvent provoquer le cancer. « Et si nous examinons les conséquences pour notre pays, des études ont révélé que chaque année, le tabac tue environ 4800 personnes. Parmi ces 4800 personnes, il y a près de 1300 non-fumeurs. Ils ne fument pas, ne souhaitent pas fumer, mais ont été injustement empoisonnés par la fumée des autres. Donc, 1300 personnes qui meurent à cause du tabac alors qu’elles ne sont pas fumeuses, c’est intolérable » a martelé le communicateur qui a pris le soin de passer en projection plusieurs images montrant l’état désagréable dans lequel se retrouvent les fumeurs et même des non-fumeurs qui ont subi indirectement les effets du tabac.

Issouf Kolgré qui a représenté le DR de la santé des Cascades a montré aux participants les dangers liés à la consommation du tabac
Eric Doyé, coordonnateur du programme national de lutte contre le tabac et les autres addictions était présent à cette rencontre. Avec son équipe, il s’est appesanti sur le décret 045 qui porte sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics et les transports en commun. « Les différents acteurs concernés par cette rencontre doivent être informés de l’existence de ce décret qui va entrer bientôt en vigueur. Il est vrai qu’on dit que nul n’est censé ignorer la loi, mais nous jugeons utile de leur donner l’information afin qu’ils se préparent à sa mise en œuvre effective » a lancé Eric Doyé aux barman et transporteurs qui n’a pas manqué de rappeler à leur intention que les lieux publics ont été énumérés, et que tous les lieux pouvant rassembler du public sont concernés. « Il y a les restaurants, gares, maquis, services administratifs. Ce sont des lieux publics, et on ne doit pas y fumer. Que ce soit un lieu clos ou ouvert, pour peu qu’il y ait du public, on ne doit pas fumer dans ces lieux. Il peut même s’agir d’une seule personne en plus du fumeur. À partir du moment où il y a quelqu’un d’autre qui ne fume pas, on ne doit pas l’enfumer » a-t-il prévenu.

Eric Doyé, « Si des contrôleurs trouvent des gens qui fument dans un établissement, non seulement le fumeur sera sanctionné et devra payer 15 000 francs, mais en plus le responsable du lieu public devra payer entre 50 000 et 200 000 francs CFA «
Pour le coordonnateur Doyé, les responsables des lieux publics et des transports en commun ont donc l’obligation d’afficher des panneaux portant interdiction de fumer. « Dans leurs maquis, on doit trouver des affiches indiquant que dans ce lieu, on ne doit pas fumer. Les responsables de lieux publics sont tenus de les mettre de manière visible pour que tous ceux qui entrent dans leurs lieux les voient d’emblée ». Ensuite, ils doivent veiller à ce que personne ne fume dans leurs lieux car, si des contrôleurs trouvent des gens qui fument dans un établissement, non seulement le fumeur sera sanctionné et devra payer 15 000 francs, mais en plus le responsable du lieu public devra payer entre 50 000 et 200 000 francs CFA d’amende. Il est donc essentiel de travailler à respecter ces obligations afin de garantir que personne ne fume dans leurs établissements, prévient Eric Doyé pour qui, cela va protéger la santé des populations.
Go Mamadou TRAORE
Wangola Médias