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Incivisme sur les routes à Banfora : une première « promotion » de 152 contrevenants recrutée par la police.

Salle temps pour certains usagers de la route en cette soirée du 26 avril 2026 sur différents carrefours de la ville de Banfora. En vue de s’attaquer à l’incivisme en circulation, la police nationale et celle municipale de Banfora ont en effet bouclé la cité du Paysan noir. Le bilan pour cette première promotion d’inciviques de la ville de Banfora fait état de 152 contrevenants, tous conduits avec leurs engins au commissariat central de police. Ces personnes ont été soumises dès le lendemain aux travaux d’intérêts publics.

C’est aux environs de 15h ce samedi alors que le weekend battait déjà son plein que plusieurs carrefours de la ville de Banfora ont été bouclés par la police nationale, une opération conjointement menée avec la police municipale. Il s’agissait selon le commissaire central de police de Banfora, Arsène Poda, de traquer les usagers de la route à travers 4 infractions à savoir le non-respect des feux tricolores, des panneaux stops, le non-respect du sens giratoire et de l’usage manuel des téléphones portables en circulation.

Arsène Poda, Commissaire central de police de la ville de Banfora avec à droite Biéma Tou et le capitaine de police Traoré Souleymane

Les visages serrés, les premières victimes de l’opération, pardon, les premières recrues de la première promotion attendaient calmement. Leurs courses ont été brutalement suspendues car leurs montures confisquées.

Nous sommes aux feux tricolores au carrefour de Dianabama, secteur n°8 de la ville, aux environs de 17h. L’homme de tenue qui coordonnait les opérations en ce lieu nous indique qu’une première vague de bruleurs de feu a déjà été conduite au commissariat central de police. Assis ou debout les bras croisés, certains préférant se cacher, les personnes tombées ensuite dans les filets de la lutte contre l’incivisme routier n’opposaient pas de résistance, nous a rassuré le policier. Certains, sans savoir que c’est l’opération entamée depuis quelques semaines dans la capitale Burkinabè qui prenait corps pied à Banfora et pensant que c’est une opération classique, tentaient rapidement de payer la contravention sur les lieux afin de pouvoir poursuivre leur route. C’est le cas de ce binôme à moto venu de Koutoura pour un mariage. « Nous ne sommes pas résidents à Banfora. Permettez-nous de poursuivre notre route », tentaient-ils d’implorer. « Koutoura n’est pas loin, patientez, il y a une sensibilisation et des gens sont déjà en route », s’évertuait à répliquer l’agent de police.

Une vue des motos saisies à un carrefour

Ces voyageurs n’étaient pas les seuls à tenter de négocier pour régler la contravention afin de poursuivre leurs courses mais le refus de l’agent de police était catégorique. Tranquillement mais difficilement, les contrevenants étaient obligés d’attendre.

Parmi eux, un camion Ben chargé d’agrégats. Selon la police, ce camion n’avait pas brûlé le feu tricolore, mais était pris dans la nasse pour une autre infraction. Celle de n’avoir pas couvert son chargement. Pourtant, a expliqué l’homme de tenue, les grains de sable peuvent provoquer des désagréments pour les usagers. Les conducteurs le savent et pourtant ce chauffeur avec ses apprentis avaient choisi la voie de l’incivisme.

Aux feux tricolores du carrefour des stations Total, la même scène était de mise. Plusieurs motos étaient confisquées et les propriétaires attendaient d’être embarqués au commissariat de police. Le carrefour des différents stops de la station Shell n’était pas en reste. Des motos étaient entre les mains des policiers tout comme aux feux tricolores du CHR de Banfora, au niveau de Tatana où également des motos étaient saisies.

Les contrevenants en plein travaux d’intérêt commun

Les Banforais, en cette soirée de Samedi ont assisté à un défilé incessant des véhicules de police pour conduire ces dizaines des motos au commissariat central de police de Banfora. Cela jusqu’à la nuit tombée. Ce qui dénote simplement de l’état des lieux de l’incivisme sur les routes. En effet, au total, 152 contrevenants ont été interpellés dont 12 femmes, 130 engins saisis dont des motos, des tricycles ainsi que des véhicules.

Dès le lendemain, ces auteurs d’incivisme dans la circulation ont été embarqués et conduits pour des travaux d’intérêt commun sur l’axe passant devant l’agence UBA de Banfora où ils s’attelaient au curage des caniveaux avant d’aller s’acquitter de leurs contreventions les jours à venir.

Le commissaire central de police Arsène Poda, est trouvé sur les lieux. « Nous avons estimé qu’il était nécessaire à l’instar de Ouagadougou et de Ziniaré, de mener une telle opération afin de sensibiliser et au-delà conduire les contrevenants aux travaux d’intérêts publics », justifiera-t-il. Sur l’état des lieux de l’incivisme de la circulation dans la cité du Paysan noir, « il faut dire que l’opération a été menée durant environ deux heures de temps. Pour 152 contrevenants, cela démontre à quel point dans la population à Banfora certains sont inciviques », regrette Arsène Poda pour qui, à Banfora, régulièrement on assiste à des dégâts matériels, de blessés graves et légers et malheureusement on assiste à des pertes en vies humaines. Face à ce triste tableau, « il faut respecter le code de la route », invite le commissaire central de police de Banfora.

Présent également aux côtés du commissaire central, TOU Biéma, DSTM de la mairie de Banfora a estimé que cette opération de travaux d’intérêts publics vient répondre à nos besoins comme tous les jours nous sommes en train de curer les caniveaux avec les brigadiers que le gouvernement nous a affectés pour les travaux. « Les contrevenants que nous avons reçus actuellement pour ces travaux, je me dis que c’est un plus pour d’abord le curage des caniveaux mais il y aura aussi le nettoyage des lieux publics. Donc cela va nous permettre d’éviter les inondations. Mais l’incivisme est vraiment grandissant dans la ville de Banfora et nous souhaitons que la population puisse respecter les stops, les feux tricolores et également les sens giratoires pour qu’on ne les amène pas dans les mêmes conditions. Je pense que ce n’est pas intéressant, ces actes d’incivisme qui nous amène plus d’accident dans la ville ».

Sié Yacouba Ouattara.

Wangola Médias.

Des réactions :

Sana Abdoul Karim, commerçant au feu tricolore de Dianabama secteur n°8 : L’opération que la police est entrain de mener est la bienvenue. Dans cette opération il ne s’agit pas de régler rapidement la contravention, mais tu vas d’abord effectuer les travaux d’intérêts publics. Comme ça tout le Burkina sera très propre. Nous sommes contents de cette opération et nous souhaitons que désormais les gens respectent les feux tricolores. Nous sommes assis au bord de la route et souvent, beaucoup viennent bruler le feu avec une certaine vitesse si bien que lorsqu’il y a un croisement c’est le drame. Donc cette opération est la bienvenue, les gens respecteront les feux et cela va sauver des vies humaines.

Soulama Yacouba, agent de la SOFITEX/Banfora : La police est sortie et procède à l’interpellation des inciviques de la circulation et il n’y a plus d’embouteillage aux feux tricolores. C’est vraiment très bien et nous sommes très satisfaits. Ces genres d’opérations sont salutaires, elles protègent les citoyens de la ville et puisse qu’il n’y a pas de négociations, c’est du sérieux.

Toi-même étant conscient que tu as fauté, tu dois l’accepter et ce qu’on te dira de faire, il faut le faire et bien. Je suis vraiment content de l’opération. Car à ce feu tricolore à Dianabama, il y a trop d’accidents. Si le feu tricolore est éteint c’est plus grave, il y a souvent des accidents mortels. Nous bénissons nos autorités pour cette initiative et que la paix revienne au Burkina.

Propos recueillis par Sié Yacouba Ouattara.

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