Enlèvement de mineure : un jeune orpailleur de 27 ans condamné à 6 ans de prison ferme
Un jeune orpailleur de 27 ans, a comparu à la barre du TGI de Banfora ce 2 mai 2023 pour répondre des faits d’enlèvement d’une mineure âgée à l’époque de 13 ans. Vêtu d’un blue jean et d’un pullover de couleur jaune, la tête bien coiffée selon les modes de certains jeunes, il a été reconnu coupable et condamné à 6 ans de prison ferme. Il doit en plus payer une amende d’1 million de francs CFA également ferme. Dans sa réquisition, le procureur avait demandé 5 ans de prison ferme plus 1 million de francs CFA d’amende.
Pour ce qui est des faits, il faut savoir que c’est courant 2021, dans le site d’orpaillage de Moussoumourou situé à quelques encablures de Sidéradougou, que l’orpailleur O Z a fait la connaissance de G L qui, en sa qualité d’élève coranique se rendait, les jours où elle était libre sur le site pour vendre des friandises. Elle avait été confiée par ses parents à son oncle domicilié à Moussoumourou. Un jour, ses tuteurs ne l’ont pas vu rentrer. Les recherches qu’ils ont engagées sont restées sans succès. Elle venait d’être conduite par O Z chez ses parents à Badala dans le Kénédougou. Et comme elle avait un téléphone, ses tuteurs tentaient de temps en temps le numéro jusqu’à ce qu’un jour, le téléphone sonna. C’était le premier contact avec elle depuis quelques mois. Les deux amoureux étaient convenus de ce que O Z fasse les démarches nécessaires pour le mariage, foi de O Z. Mais, a-t-il dit à la barre, faute de moyens, cela prenait assez de temps, deux ans d’attente. Jusqu’à ce que G L, lasse d’attendre, quitta Badala sans prévenir. C’est en ce moment qu’il entra en contact avec la tante de la fille qui, conseillée par son mari, lui dit que la fille est avec eux à Moussoumourou. Histoire de l’y faire venir. O Z a mordu à cet hameçon. Il effectua le déplacement de Moussoumourou sauf qu’au lieu de voir sa dulcinée, il est alpagué avec l’aide des dozos et conduit à la gendarmerie de Sidéradougou.
Devant le tribunal, le père de G L soutient que jusqu’à nos jours, il ne sait pas où se trouve la fille. Ce que réfute O Z qui estime que les parents disent cela pour que la sentence soit lourde et pour le faire souffrir. Il dit même avoir mené personnellement une petite enquête qui montre que la fille se trouve en famille.
Aux questions du procureur et du président de savoir pourquoi il n’a pas informé la famille de leur position exacte lorsque celle-ci s’inquiétait, ou si sa manière de procéder était bonne, le jeune orpailleur pour toute réponse rétorque qu’il aime trop la fille et qu’il ne voulait pas la perdre. Pour le procureur, même si tout laisse croire que l’enlèvement de G L ne s’est pas fait avec violence, menace ou par fraude, il demeure que l’acte posé par O Z est suffisamment grave. De plus, a ajouté le procureur, son attitude à la barre tend à montrer qu’il ne méritait pas plus que les parents de la fille qu’il regardait avec dédain, d’être le prévenu. Après la sentence, il lui a été notifié qu’il dispose de 15 jours pour interjeter appel au cas où la décision du tribunal ne lui convenait pas. Le père qui ne s’est pas constitué partie civile demande néanmoins la représentation de fille. En d’autres termes, il exige de O Z qu’il fasse venir sa fille, G L.
Wangolà