Société

Engagement patriotique Burkina : Il faut résolument doser le temps avec la génération montante.

La double approche communicationnelle déroulée ce 26 Mars 2024 au Burkina est bien révélateur de la volonté des autorités Burkinabè sur leur volonté de marteler les consciences en vue de susciter aux Burkinabé, la vibre patriotique. D’abord, ce 26 Mars a consisté au lancement des toutes premières journées d’engagement patriotique et de participation citoyenne décidé depuis le 22 novembre 2023 en Conseil des ministres. L’objectif principal de ces journées est de renforcer la conscience patriotique et de promouvoir l’engagement citoyen. Du 26 mars au 9 avril 2024, lors de ces premières journées qui dureront 15 jours, il s’agira précisément, telles que voulu par les autorités, de promouvoir notamment les valeurs de civisme, de tolérance, de patriotisme, du courage, de respect et de solidarité auprès de l’ensemble de la population Burkinabè en général et auprès de la jeunesse en particulier.

Prévues en deux phases, le menu des premières journées d’engagements patriotique au premier jour aura été une montée des couleurs sur l’ensemble du territoire ; puis le message du chef de l’Etat. Aux Faso pour la suite de ces journées, les Burkinabè doivent porter le Faso Dan Fani ou le Koko dunda ou tout autre tissu traditionnel. Ils sont en outre priés de privilégier la consommation de mets et produits locaux.

La transparence dans la gestion des affaires de l’Etat et partant la bonne gouvernance étant l’un des levains nécessaires à l’engagement populaire et patriotique, comme par coïncidence, c’est ce 26 mars que le comité de gestion du fond de soutien patriotique (FSP) a choisi de son côté pour donner de la voix après un temps de silence (sauf omission de notre part). Ce comité a en effet rendu public la mobilisation des ressources au premier trimestre de 2024, une période qui s’étale du 1er janvier au 13 mars 2024 et qui fait globalement état de la somme de plus de 30 milliards 900 millions de francs CFA collectés. A la loupe, dans la gamme des boissons alcoolisées, Brakina/SODIBO vient en tête avec plus de 14 milliards, suivie de Libs Brasserie avec 126 510 000f CFA. Le prélèvement des produits importés génère plus de 3 milliards et viennent ensuite les téléphones mobiles avec 2 791 409 719 f pour Orange qui est en tête. Dans cette collecte patriotique Canal plus est à 1 275 078 225 f CFA.

Au vu de ces chiffres, certains Burkinabè se sont bien réjouis de cet élan d’effort de guerre dans une contexte difficile du point de vue sécuritaire et de vie chère. On peut dès lors soutenir que cette annonce dans la collecte des fonds de soutien patriotique cumulée au lancement des journées d’engagement patriotique ce 26 Mars, se veulent un marquage des consciences vers une prise de conscience dans l’engagement patriotique. Ces deux évènements devront motiver ceux qui doutaient encore de ce besoin urgent nécessaire d’une nation unie et patriotique face aux défis.

Toutefois, s’il faut reconnaitre que des efforts sont faits pour raviver cette fibre patriotique au Faso, gage d’une dynamique nationale face au destin commun du peuple Burkinabè, il faudra d’avantage une bonne dose de patience. Car, depuis des lustres, la morale agonisait au Faso ce qui a engendré par exemple ce serpent de mer qui est l’incivisme. Le chemin reste encore long et ce n’est pas par un coup de bâton magique que la mayonnaise prendra.

En effet, ils étaient déjà combien de Burkinabè durant ces premières 48h des journées d’engagement patriotique à répondre au mot d’ordre des autorités en s’habillant en Faso Dan Fani, Koko Dunda ou encore dans tout autre tissus traditionnel ? Cet engouement déjà physique n’a pas été visible et sans doute que les jours à venir, mieux préparés, les citoyens Burkina rivaliseront du tissu local comme à l’image de la CAN lors des matchs des Etalons où ils arboraient fièrement le maillot de l’équipe nationale. Et pour atteindre le changement de comportements pour un amour véritable de la Patrie comme aux temps nostalgiques de la révolution d’’Aout 1983, il convient de se raviser tout de suite et de mettre la balle à terre.

Ensuite, il faudra trouver de vrais canaux de sensibilisation de la génération montante face aux enjeux patriotiques du pays qui a entamé une marche héroïque vers sa souveraineté véritable. Et comme il ne sera plus question d’une marche arrière, mieux vaut se doter d’une patience assez responsable, séduisante mais vigilante en vue de drainer tous vers l’élan voulu. Et surement, les autorités sauront tirer le bilan de ses toutes premières journées au soir du 9 avril prochain et continuer de dérouler aux yeux de la génération montantes les valeurs de civisme, de tolérance, de patriotisme, du courage, de respect et de solidarité auprès de l’ensemble de la population Burkinabè.

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