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Délocalisation de la gendarmerie de Sidéradougou : après la psychose, le Haut-commissaire de la Comoé rassure la délégation conduite par le chef de village

Une délégation de la commune de Sidéradougou, conduite par son chef de village Bamory Dagnogo, a rencontré le Haut-commissaire de la Comoé ce 14 août 2023 aux fins de lui traduire ses inquiétudes et appréhensions quant à une certaine décision faisant cas de la délocalisation de la brigade de gendarmerie de Siédradougou, située à 65 kilomètres de Banfora à Ouo, une autre commune rurale de la Comoé située 135 kilomètres de Banfora. Au sortir de leur audience, les cinq membres de la délégation venus de la cité de Sidari se sont dits satisfaits de ce que le Haut-commissaire, Idrissa Massa, leur a confié.

La délégation de Sidéradougou, conduite par le chef de village à l’extrême gauche était composée de 5 membres

Le chef de village de Sidéradougou, sa majesté Bamory Dagnogo, accompagné de l’adjoint de l’imam de ladite localité Bamara Touré, du chef du quartier dioula de Sidéradougou Issouf Dagnogo, du président de CVD, Amadou Toué et du président des jeunes Aboubacar Touré sont arrivés à Banfora en fin de matinée ce 14 août 2023 dans le but rencontrer le Haut-commissaire de la Comoé, Idrissa Massa, à qui ils entendaient notifier le refus de Sidéradougou de voir délocaliser sa brigade gendarmerie pour rejoindre, disent-ils, la commune de Ouo située 60 kilomètres plus loin en direction de Gaoua.

Pour sa majesté Bamory Dagnogo, tout tend à montrer que Sidéradougou doit reculer parce qu’elle n’a aucun fils dans les sphères de décision

D’une seule et même les 5 représentants de la commune de Sidéradougou ont estimé que le départ des éléments de la gendarmerie ne ferait qu’accentuer les exactions des terroristes présents dans leur zone. Pour le chef de village, Bamory Dagnogo, tout se passa comme si les autorités du pays qui se succèdent ont la volonté de voir Sidéradougou régresser dans son développement. Soutenu dans ses propos par les autres, il atteste que Sidéradougou, depuis quelques années dépend de Mangodara en matière de système sanitaire. Il ajoute qu’il n’y a pas longtemps que l’antenne fiscale, tout comme le service social ont mis les clefs sous le paillasson pour raison de sécurité comme si aucune autre âme n’y vivait plus.

Visiblement remonté, le chef du quartier dioula, Issouf Dagnongo, dit ne pas comprendre ce qui leur arrive

Les membres de la délégation en sont arrivés à se demander si leur commune, forte de plus 40 villages, et qui passe pour être la deuxième commune du pays en terme de nombre de villages et de population après celle de Kampti, ne comptait plus pour le Burkina Faso. Pour eux, si les ennemis de la nation apprennent que la gendarmerie a déménagé à Ouo, ce serait tout comme un aveu d’impuissance et Sidéradougou deviendrait une porte ouverte aux hors-la-loi.

Amadou Touré président CVD de Sidéradougou

Pour le président CVD Amadou Touré, si cette décision venait à entrer en vigueur, la population de Sidéradougou la prendrait comme une volonté qui vise à faire croire que cette commune doit tout supporter parce qu’elle n’a aucun fils dans les sphères décisionnelles de ce pays. Le chef de village et son homologue du quartier dioula pour leur part ne comprennent pas pourquoi un tel acharnement sur leur commune. A les entendre, lors de la création du district sanitaire qui devait regrouper Sidéradougou et Mangodara, certaines considérations ont pris le dessus sur la réalité du terrain car dans le temps, Mangodara dépendait de Sidéradougou. Mais aujourd’hui, déplorent-ils tous ensemble, Sidéradougou doit se référer à Mangodara pour la santé de sa population. Et comme si cela ne suffisait pas, soutient le chef de village, le service des impôts et celui de l’action sociale ont mis les clefs sous le paillasson.

Le président des jeunes de Sidéradougou, Aboubacar Touré craint pour l’avenir de la jeunesse. Pour lui, celle-ci risque de plonger dans la délinquance après le départ d’une force républicaine comme la gendarmerie.

Nous avons fait le pied de grue au Haut-commissariat de la Comoé dans l’espoir de tendre notre micro au premier responsable de la province et de lui arracher quelques mots par rapport à la situation. Nous avons constaté sur place que celui-ci avait un agenda d’audience très chargé. Son contact téléphonique que nous avons obtenu ne passant pas, nous n’avons pas non plus voulu laisser la délégation de Sidéradougou repartir sans lui arracher quelques mots. Rattrapée à la sortie de la ville, celle-ci nous a confié qu’elle repartait satisfaite de l’entretien qu’elle a eu avec Idrissa Massa. A les entendre, il n’est plus question du déménagement de la gendarmerie car, soutiennent-ils tous visiblement heureux, celle de Ouo sera mise sur pied tandis que la brigade de Sidéradougou, créée depuis 1978 continuera d’exister.

L’adjoint de l’imam de Sidéradougou, Bamara Touré pour sa part prie pour un retour de la paix et de la sécurité dans tout le Burkina Faso

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