Société

Crise à la CNAVC Banfora : des protagonistes, et pas des moindres, livrent leur version des faits

C’est devenu un secret de polichinelle ; la crise qui sévit au sein de la section communale de Banfora de la Coordination nationale des associations de veille citoyenne s’est éclatée au grand jour. Depuis le 28 mai dernier, un nouveau président en la personne de Yacouba Traoré, Inspecteur de l’enseignement primaire et plus connu sous le nom de Kepler a été désigné pour prendre la place de Bassassanou Sirima aux commandes depuis bientôt 15 mois. La cause, le président contesté n’aurait pas déféré aux instructions de sa hiérarchie en refusant de faire le bilan de l’exploitation du champ de maïs de Tengréla. Un champ dans lequel des membres de la CNAVC et plusieurs personnalités auraient pourtant investi.

C’est désormais le clash, au sein de la CNAVC section de Banfora. Bassassanou Sirima, jusqu’à alors président du bureau communal de Banfora ne fait plus l’unanimité. Plusieurs griefs lui sont faits mais le dernier qui a fait déborder le vase est que sa gestion du champ de maïs de la CNAVC/ Banfora qui se trouve à Tengréla et dont il est le principal initiateur est décriée. Des rencontres au sujet de la crise ont été tenues de nuit comme de jour, à l’image de celles tenues au rond-point du CHR de Banfora et dans la salle de rencontre du Centre d’écoute des jeunes, au cours desquelles les positions se sont exacerbées. Dans ces conditions, il convient de s’interroger comment le nouveau président désigné officiera-t-il ? Vu qu’il aura en face des membres qui se réclament toujours de l’aile de Bassassanou Sirima.

De l’avis de Benjamin Jiré, coordonnateur provincial de la CNAVC/Comoé, c’est justement la question du champ qui est venue comme de trop. Sinon, soutient-il, pour ce champ, des personnalités de Banfora, à l’image de Shalimar et lui-même Ziré Benjamin ont apporté des contributions mais au finish, ils n’ont vu aucun résultat. Personnellement j’ai contribué pour 50 000 F CFA dans ce champ et je vais taire ce que l’honorable Koné Djakalidja a donné. Nous avons demandé le bilan de l’exploitation du champ en vain. Au moment où je lui ai dit que même si c’est un seul sac de maïs qui a été récolté, nous irons donner ce sac aux FDS, le président Sirima m’a dit qu’il a vendu la récolte. Cela sans concerter personne. Face à cette situation, nous avons saisi le niveau national qui malgré moult tentatives n’a pas pu échanger avec Sirima. Cette attitude a été assimilée à de l’insubordination et il nous a été demandé de pouvoir à son remplacement car il n’est pas un fédérateur.

Pour le coordonnateur provincial Benjamin Ziré, Bassassanou Sirima n’est plus Présient de la section communal de la CNAVC Banfora

Pour Braima Ouattara, coordonnateur régional du Mouvement Patriotique des Cascades dont est issu le président décrié par le coordonnateur provincial, le problème de la CNAVC est qu’aujourd’hui, il y a un flou sur les textes de la CNAVC, en ce qui concerne les prérogatives des différents responsables. Selon lui, le coordonnateur provincial de la Comoé, Benjamin Ziré, a tendance à faire ombrage au président communal Sirima. « Au lieu de s’occuper de la province est attaché aux activités qui se passent à Banfora. Il affiche une volonté de contrôler le président communal alors que ce dernier doit travailler et lui rendre compte.  Il veut voir forcément ce que le président communal fait. Et pour cela il outre-passe ses prérogatives parce qu’il se donne le droit de vouloir limoger le président communal. Normalement si on veut destituer quelqu’un c’est que cette personne a commis une faute grave et ça se décide en assemblée » martèle le coordonnateur du MPC, Braima Ouattara qui estime que le président communal a fait pourtant des exploits. « C’est lui qui a implanté les différents sites de Banfora avec la jeunesse qui est à son écoute. Et ce sont ces jeunes qui s’opposent aujourd’hui à sa destitution car pour eux, certains veulent faire un complot à leur président. Pourquoi vouloir faire partir le président communal et faire venir un ami à eux ? » s’interroge Braima Ouattara pour qui cette crise a commencé il y a longtemps. « Et la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ces derniers jours est qu’ils ont d’abord accusé le président communal d’avoir fait un champ au nom de la veille citoyenne et qu’il n’a pas fait le bilan après la campagne. Pourtant ceux qui l’accusent n’étaient ni de près ni de loin intéressés à la réalisation de ce champ. C’est le président qui s’est engagé et qui a cherché le champ parce qu’il voulait donner une autre image à la veille citoyenne et éviter que les gens se disent que la veille citoyenne ce sont des jeunes qui sont assis à ne rien faire au niveau des rond-point. Il a fait le champ et après les récoltes, des gens se pointent pour lui dire de faire le bilan. Au début il a dit qu’il n’a pas de compte à leur rendre. Mais pour éviter qu’ils ne se servent de ça comme prétexte, il a convoqué une rencontre pour faire le bilan mais ceux qui exigeaient le bilan ne sont pas venus. Pire, ils désignent entre eux Yacouba Traore comme président communal. Alors que le mandat du président était de 3 ans, mandant qui n’est pas encore terminé » a expliqué le coordonnateur du MPC.

Braïma Ouattara, coordonnateur du MPC estime que le coordonnateur provincial, Benjamin Ziré s’imixte trop dans les affaires de la section communal de Banfora

De son côté, Yacouba Traoré de la PJP, qui a été désigné pour remplacer Bassassanou Sirima à la présidence de la section communal de Banfora estime pour sa part que c’est parce que beaucoup de militants de la structure méconnaissent son fonctionnement que tous ces problèmes surgissent. Il précise avant tout qu’il est venu à la tête du bureau communal de la CNAVC/Banfora parce qu’il a été sollicité eu égard à la crise qui existe au sein de ce bureau. Il ajoute à l’intention de ceux qui soutiennent qu’il est un arriviste que sa structure, la PJP, dont il est le coordonnateur des Cascades est fondatrice de la CNAVC. « C’est l’une des premières structures de soutien à son excellence le Capitaine Ibrahim Traoré et cela est connu de tous. Naturellement donc, la CNAVC est venue trouver la PJP sur le terrain. Et lorsqu’on milite dans une structure et que des gens qui travaillent à ternir son image, à détruire sa crédibilité, il y va de soit en tant qu’un des doyens mouvements de s’investir pleinement pour redorer l’image pour faire en sorte que la structure puisse aller sur de nouvelles bases » a lancé Yacouba Traoré.  Selon lui, cela fait 15 mois que bureau communal existe. Des d’actions ont été menées sur le terrain mais le bilan de la CNAVC/ Banfora est mitigé, soutient le président désigné Traoré qui estime cependant qu’il ne faut pas tout peindre en noir car Bassassanou Sirima a fait de son mieux. « C’est vrai qu’il y a beaucoup d’insuffisance, beaucoup de choses ont été mais je retiens que Sirima Bassassanou c’est un jeune battant, très actif mais à l’image de tout humain il peut prouver des insuffisances dans son approche. Et c’est face à ces insuffisances répétées que les coordonnateurs que nous sommes, je dis bien les coordonnateurs des mouvements que nous sommes, qui intervenons dans la veille citoyenne, nous sommes retrouvés bien sûr sur instruction des plus hautes autorités depuis Ouagadougou, et il a été demandé qu’on mette en place la présidence tournante, et faire en sorte que chaque deux mois chaque structure présente un président qui va diriger la veille citoyenne communale.

Yacouba Traoré, nouvellement désigné président communal de la CNAVC Banfora dit être venu pour mettre de l’ordre (Photo d’archive)

C’est l’idée de faire tourner la présidence qui a créé le problème selon lui. Et de conclure que donc pour le camp du MPC, il n’est pas question que quelqu’un d’autre vienne remplacer Mr Sirima. Pour lui, la veille citoyenne c’est du bénévolat. « Et si des gens s’accrochent à des postes, si des gens veulent caporaliser la chose, nous nous posons des questions. Une présidence tournante veut dire que toutes les structures membres vont passer à tour de rôle à la présence et que même le MPC qui a eu la chance d’assurer la première présidence pourra revenir. Ce n’est pas une monarchie et nous avons choisi de nous afficher publiquement et ouvertement pour la cause du président le Capitaine Ibrahim Traoré. Nous sommes là pour mettre de l’ordre. Nous voulons mettre de l’ordre dans ce milieu car aujourd’hui l’image de la veille citoyenne dans la ville de Banfora est trop ternie. Beaucoup de responsables refusent même de participer aux activités de la veille citoyenne. On ne peut pas croiser les bras et laisser les choses pourrir. C’est pourquoi nous avons accepté de venir de nous jeter à l’eau et même d’aller dans la boue pour sauver ce qu’il doit l’être » a fustigé Yacouba Traoré qui n’a pas oublié de lancer un appel à la mobilisation. « J’appelle seulement les gens au calme et à la retenue. Ce qui est enclenché, nous irons jusqu’au bout. Nous sommes venus à la veille citoyenne parce que le contexte nous l’oblige, nous sommes venus à la veille citoyenne pas pour faire plaisir à des individus, parce que nous sommes conscients que nous pouvons apporter quelque chose, et nous sommes convaincus qu’ensemble nous pourrons faire bouger les lignes ».

Le coordonnateur provincial de la CNAVC Léraba, Abdramane Koné déplore la situation qui se passe à Banfora

Interrogé lors du meeting de Sindou sur la situation que traverse la CNAVC Banfora, le coordonnateur provincial de la Léraba, Abdramane Koné dit déplorer ce qui s’y passe. Il invite les protagonistes à la reteanue car pour lui, ce qui les unit doit être plus fort que ce qui les divise.

Pour des raisons de calendrier, nous n’avons pas réussi a recueillir la version du président contesté, Bassassanou Sirima. Nous espérons pouvoir le faire dans les meilleurs délais afin de compléter l’information pour nos lecteurs.

Go Mamadou TRAORE

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