Société

Conflit foncier entre Sitiéna et Djongolo : Les chefs coutumiers mis à contribution pour la recherche de la paix

Une rencontre a opposé ce 25 juin 2024 des chefs traditionnels aux belligérants du conflit foncier des villages de Sitiéna et de Djongolo dans la commune de Banfora. C’était à la résidence du chef de canton du Karaborola, sa Majesté Maouran Tolé Sagnon, sise au secteur n° 7 de Banfora.

Selon nos sources, ces chefs traditionnels sont mis à contribution par les autorités administratives de la région des Cascades en vue de trouver une issue heureuse à une paix durable entre les protagonistes de la crise foncière qui a fait plusieurs morts le 7 juin dernier entre les deux villages. Ces affrontements meurtriers faisaient suite à un litige foncier entre ces deux villages de la commune datant de plus d’une décennie. En 2019, en effet, un premier affrontement avait fait plusieurs morts.

Après une rencontre avec les autorités administratives au lendemain des affrontements du 7 juin dernier, précisément le 10 juin 2024, les belligérants se sont vus à nouveau convoqués devant les chefs traditionnels pour une rencontre qui a été conduite par sa Majesté Maouran Tolé Sagnon avec la présence du chef de canton de Tengrela et celui de Massasso au secteur n° 2 de Banfora.

Selon nos sources, plusieurs propositions de sorties de crise ont été faites aux belligérants. Entre autres, le respect des frontières initiales entre les deux villages et qui constitue au fond le nœud gordien car actuellement il est difficile de retracer cette frontière. L’autre proposition reste de permettre à chaque exploitant des terres litigieuses de continuer à les exploiter comme c’était le cas avant même que le litige ne naisse. Une autre proposition ferait état aux belligérants de priver tous les exploitants d’antan et d’installer des PDI.

Toujours selon nos sources, chaque partie est d’abord restée campée sur sa position, soutenant que les terres disputées lui appartenaient de droit. La rencontre a donc été houleuse ce 25 juin 2024 et les chefs traditionnels, usant de leur poids social, auraient pu faire en sorte que les lignes bougent dans le sens de l’apaisement.

En effet, certains belligérants membres de la délégation, venus visiblement avec une position tranchée depuis leur village d’origine, auraient commencé à comprendre la nécessité d’aller à l’apaisement en mettant de l’eau dans leur vin. La délégation Djongolaise par exemple aurait au finish après cette rencontre marathon, demandé à repartir consulter sa base. Chose que les chefs traditionnels n’ont pas refusé, conscients qu’ils sont que ce n’est pas à travers une seule rencontre que les difficultés seront aplanies entre les deux villages.

Ainsi, selon nos sources, 72 heures ont été accordées à Diongolo pour aller s’entendre sur les propositions à leurs faites par les autorités coutumières. Toutefois, avant cette seconde rencontre, les belligérants devraient être d’abord reçus par le chef de canton de Tengrela dont sont visiblement issus ces deux villages. C’est à l’issue de cette rencontre de cuisine interne, qu’une autre rencontre pourrait se tenir à nouveau pour se pencher franchement sur un retour de la paix entre ces communautés frères. Cette rencontre est prévue pour ce vendredi le 28 juin prochain entre les chefs traditionnels et les belligérants de Sitiéna et de Djongolo.

Sié Yacouba Ouattara.

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