Condamnation de 3 imams au Burkina : un silence qui en dit long sur l’unanimité de la sanction.

Ce premier décembre 2025, le Procureur du Faso informait l’opinion publique de l’inculpation de El Hadj Traoré Mohamed, Coulibaly Bachir et Ouédraogo Moussa, tous trois guides religieux musulmans. Ces inculpations, indiquait-il, faisaient suite à des propos d’une extrême gravité tenus lors de leurs prêches où ils s’étaient vigoureusement opposés aux pratiques et à la commémoration de la date du 15 mai, instaurée par le gouvernement pour célébrer les pratiques ancestrales. Toujours selon cette sortie de ce haut magistrat, dans leurs déclarations publiques, ces guides religieux ont affirmé que ces pratiques n’avaient aucun lien avec la religion et les ont qualifiées de « fétichistes ». Une sortie qui a donc valu leur interpellation. Présentés aux juridictions compétentes, les intéressés ont été jugés et condamnés à un (01) an de prison ferme chacun.
Il convient de souligner que ces sanctions écopées par ces guides religieux n’ont pas du tout provoqué une levée de boucliers de leurs coreligionnaires. Ce qui en dit long sur l’unanimité des peines infligées, conséquences du comportement hasardeux des mis en cause. Comment pouvait-il en être autrement après l’avertissement de la Fédération des Associations Islamiques du Burkina (FAIB) sur l’éthique du discours religieux ?
On se rappelle du séminaire national de formation de la FAIB tenu les 12 et 13 juillet 2025 sur le thème « L’éthique du discours islamique à l’ère du numérique », où, pour la circonstance, 250 imams et prédicateurs vénus de tout le pays avaient rejoint la capitale Burkinabè. L’avertissement avait été clairement donné prévenant que désormais, il fallait aux guides religieux de prêcher avec sagesse et retenue. Mais comme des aveuglés notoires, ces guides religieux ont passé outre ces avertissements. Le hic c’est que c’est après deux éditions du 15 mai, comme si, ruminant difficilement la journée dédiée aux coutumes et traditions, ils ont bien fini par se lâcher afin de mieux digérer. Sinon comment comprendre encore de tels discours contre une journée, où, au nom de la liberté de culte, on n’oblige personne à suivre une croyance au Faso.
Le black out observé sur les sorties de condamnations reste révélateur. La justice, plus que vigilante, entend jouer sa partition pour une nation disciplinée, une vertu chère au Président du Faso, son Excellence le Capitaine Ibrahim Traoré.
Du reste, le pays est bien gouverné à présent. Et comme le disait si bien le ministre Burkinabè de la sécurité, Mahamadou Sana, la récréation est terminée. Reste que la donne soit bien pigée par tous.
Wangola Médias.



