Trente-cinq vigiles, parmi lesquelles ont trouve des femmes, qui assuraient la garde des services au CHR de Banfora et qui relèvent de l’entreprise Cercle de sécurité, ont reçu des lettres de licenciement depuis le 24 septembre 2024. Pour en savoir davantage sur les mobiles qui les ont conduits à cette situation, nous avons rencontré les vigiles licenciés le 10 octobre dernier et leur superviseur à Banfora le 15 du même mois. Pour l’instant, nous vous livrons la version des vigiles qui avaient pour porte-parole Diloma Traoré et qui s’étaient rassemblés à la place de la nation. Lisez !
Diloma Traoré pendant sa déclaration à la presse
« C’est courant mars à mai 2024 que nous avons commencé à avoir des problèmes de salaires. Toute chose qui a conduit à des mouvements d’humeur pour réclamer notre paie. Cette situation a abouti à l’inspection du travail puisqu’elle perdurait. A un moment donné le superviseur nous indiqué l’inspection du travail et sur la base des instructions qu’il aurait reçu de sa hiérarchie, il nous a fait savoir que nous n’avons pas le droit de manifester au sein du CHR. Depuis ce moment, c’est à l’inspection du travail que nous nous rendons. Les responsables à ce niveau ont cherché à comprendre ce qui se passait. Ils se sont rendus compte qu’en plus des arriérés de salaires, les vigiles n’étaient pas déclarés à la CNSS. Nous travaillons avec Cercle de Sécurité depuis plus de 10 ans et rien n’a bougé sur nos salaires. Pire, même le nouveau SMIG adopté par la transition qui passe à 45 000 F CFA n’est pas appliqué chez nous. Du coup, nos revendications sont passées à trois points dont le paiement des arriérés de salaires, la déclaration à la CNSS et les congés-payés. Convoqué pour des explications par l’inspection du travail, l’employeur se fera représenter par le superviseur de Banfora. Ce dernier a fait savoir à l’inspection du travail que les revendications des vigiles ne peuvent pas trouver satisfaction. En réaction à cette sortie du superviseur, l’inspection du travail a dit qu’il ne s’agit de simples revendications mais plutôt d’un respect des textes en vigueur au Burkina Faso. Pour ainsi dire que ce ne sont pas aux vigiles de réclamer quoi que ce soit mais ce sont les exigences de la loi. Par manque de consensus entre les deux parties, un procès-verbal de non-conciliation a été rédigé. Munis de ce document, les vigiles ont saisi le tribunal du travail à Bobo-Dioulasso et ont demandé l’assistance d’un avocat. C’est lorsque l’avocat a contacté l’employeur pour demander la situation des employés que le 18 septembre 2024, ce dernier (l’employeur) s’est empressé de solder les arriérés de salaire. Et voilà que le 24 septembre 2024, l’employeur a adressé des lettres de licenciement à tous ceux qui ont signé le procès-verbal de non-conciliation au motif que ce sont des gens qui ne veulent pas travailler. Comment quelqu’un peut travailler dix ans durant dans ces conditions et s’entendre dire un jour qu’il ne veut pas travailler parce qu’il a signé un document. Dès réception de la lettre de licenciement, l’inspection du travail a une fois de plus été saisie de même que le DG du CHR » raconte le porte-parole des vigiles.
Pour le groupe, ce point de presse vise à porter leur préoccupation aux plus hautes autorités et particulièrement au ministre du travail sur la violation de leur droit. Diloma et ses camarades nourrissent l’espoir que ce genre d’agissements s’arrêtera définitivement au Burkina Faso.
Propos recueillis et retranscrits par Go Mamadou TRAORE
Wangola Médias