Burkina Faso : Ces petits métiers qui permettent aux jeunes de tirer leur épingle du jeu.
À sa vue, il attire la curiosité de par sa parure. En effet à son cou sont pendus plusieurs dizaines de lance-pierres. Irrésistiblement, cela rappel à plus d’un au Burkina Faso, ce drone abattu par un adolescent dans la zone de Kaya en novembre 2021. Mais initialement, à quoi servent les lance-pierres ? Wangola Médias est allé à la rencontre de Zonga Yacouba, vendeur de lance-pierres qui sillonne les rues de Banfora.
Zonga Yacouba « J’ai quitté l’école en classe de 4e mais actuellement, ça va et bien même »
Wangola Médias : Comment se présente votre activité ?
Zonga Yacouba : Les lance-pierres que nous présentons, comme c’est la période hivernale, nous voulons que les gens les paient pour aller protéger leurs champs contre les animaux sauvages et les oiseaux. Il y a des gens qui ont laissé leurs animaux en divagation qui rentrent dans les champs des gens pour détruire les semences.
Dites-nous, au-delà des champs, en Afrique, le lance-pierres répond à quel besoin ?
Le lance-pierres a bien d’autres fonctions. Il y a des gens qui les achètent pour et qui les gardent à la maison pour leur sécurité. Certains paient pour mettre sous les selles de leurs motos. Comme ça, en chemin, ils peuvent tuer du gibier.
Depuis quand vous vendez ces lance-pierres ?
Chaque année, si la période de l’hivernage commence, je reprends cette activité.
Comment se comporte donc le marché des lance-pierres ?
Souvent par jour je peux vendre 40 lance-pierres. Mais il y a des jours ce sont 25 lance-pierres seulement que j’écoule. Je vends l’unité à 500f.
La vente des lance-pierres permet-elle de nourrir son homme ?
Je remercie Dieu. Je me ravitaille depuis Ouagadougou en passant des commandes. Je suis de Koudougou.
Vous dites que c’est en période hivernale que vous vendez ces lance-pierres. Quelles autres activités menez-vous dans la vie ?
Après la saison hivernale, je me reconvertis en vendeurs de ceintures, des porte-monnaie, et bien d’autres marchandises.
Vous avez quel niveau d’instruction ?
J’ai abandonné l’école en classe de 4è. Mais je ne regrette pas. Actuellement ça va et bien même.
Vous vendez des lance-pierres. Il y a quelques années, un enfant a descendu un drone français avec un lance-pierres. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Effectivement, c’était à Kaya. À l’époque c’était un mauvais drone. C’est pourquoi il a réussi à le descendre.
Comment se porte le marché des lance-pierres à Banfora ?
Le marché est un peu lent. Souvent c’est en Côte d’Ivoire je me rends. C’est là-bas où il y a un bon marché. Je vais souvent au Mali aussi.
Qui fabrique vos lance-pierres au Burkina ?
Ce n’est pas une société qui fabrique ces lance-pierres, mais un particulier qui est à Ouagadougou. Il est de la communauté Dafing.
Propos recueillis par Sié Yacouba Ouattara.
Wangola Médias.