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Bandiougou Diawara à propos de l’affaire de la parcelle sise au secteur no 6 de Banfora : « J’ai 17 cours et je n’ai pas besoin de ces genres de combines »

Bandiougou Diawara Alias Roi 14 14, n’est plus à présenter dans la cité du paysan noir et surtout dans le milieu des chasseurs traditionnels communément appelés Dozos. En ce mois de juillet 2023, son nom est apparu dans une affaire de litige sur une cour sise au secteur n°6 de Banfora. Relayée par les réseaux sociaux, il a porté plainte contre X à la gendarmerie. Wangolā Médias, pour en savoir d’avantage sur cette affaire qui l’oppose à un vieux, son ancien bailleur en l’occurrence, est allé à sa rencontre. Il a accepté de s’ouvrir à l’équipe de Wangolā Médias et fait ici la genèse de l’affaire. « Je ne fais que me défendre », « Je suis la victime », « j’ai 17 cours et je n’ai pas besoin de ces genres de combines », affirme le Roi 14 14.

 Depuis quelques jours, vous êtes cités dans une affaire de spoliation de la cour d’un vieux. Qu’est qu’il en est exactement ?

     J’ai été surpris par des publications sur les réseaux sociaux. Au début, je ne voulais pas réagir. Mais quand une affaire arrive à un certain niveau, il vaut mieux s’expliquer afin d’être compris par tes proches qui ont besoin d’être rassurés. Il s’agit de cette affaire de parcelle dont je suis injustement accusé par des activistes et dont j’ignore les motivations réelles.

Dites-nous comment cette affaire est arrivée entre votre ancien bailleur et vous ?

Quand je suis arrivé à Banfora, j’étais en location dans cette cour. J’y ai séjourné durant 15 ans. Par la grâce de Dieu, lorsque j’ai eu un peu de moyens financiers, j’ai construit. Et lorsque j’ai voulu déménager chez moi, cela n’a pas été simple. Puisqu’à l’époque, la cour où je logeais n’avait pas de clôture. Pourtant le métier que j’exerce commandait une certaine discrétion pour mes clients. N’ayant pas les moyens pour réaliser cette clôture, mon bailleur avait dit de le faire si pouvais. J’ai donc réalisé la clôture. Après ces 15 ans, j’ai donc déménagé. Entre temps, c’est le vieux lui-même qui m’a demandé si sa cour que je venais de quitter m’intéressait puisqu’il qu’il voulait la vendre. Pour lui, lorsqu’on veut vendre une cour pareille, la courtoisie voudrait que l’on approche celui qui l’a occupé 15 ans durant avant pour voir s’il est intéressé. Franchement, cette cour m’a porté bonheur. Il m’a dit qu’il me la vendrait à 13 500 000f CFA.

Je ne suis pas ingrat, je n’ai jamais voulu amené le vieux en justice.

Mais il m’a avoué qu’il ira d’abord échanger avec les membres de sa famille. J’ai donc continué à payer le loyer en attendant un consensus dans la famille. Jusqu’à 5 ans, je payais le loyer mais personne ne dormait dans la maison et le vieux aussi ne me disait plus rien. C’est au bout de ces 5 ans qu’il est revenu pour me confirmer la vente. J’ai lui dit qu’actuellement je suis en train de construire sur 7 parcelles différentes et que si je débloquais les 13 millions qu’il me demandait, mes chantiers seront bloqués. Mais comme je payais déjà le loyer à 15 000f par mois, je me suis engagé à lui donner chaque mois 100 000f. C’était comme une garantie que j’ai voulu assurer en attendant de finir mes chantiers.

De 2019 à 2020, j’ai pu finir mes chantiers. Je l’ai appelé de venir chercher son argent. Mais j’ai voulu qu’on aille vérifiée auprès des services compétents car il y a souvent trop de problèmes liés aux parcelles. Il a envoyé son PUH (Permis Urbain d’Habiter) datant de 1974 (NDLR il nous présente ledit document).  Le premier constat c’est que sur la pièce d’identité, le nom du bailleur est HMP alors que sur le PUH, c’est écrit seulement HP. (Pour préserver le nom du vieux, nous avons préféré abréger le nom). On lui a demandé s’il avait déjà fait un rajout de nom en justice. Il a dit non. On lui a fait remarquer néanmoins que les noms ne concordaient pas. Personnellement j’ai estimé qu’il n’y avait pas de problème.  Néanmoins, j’ai suggéré qu’on aille vérifier à certains endroits. Lorsque nous sommes arrivés à la Mairie, notre suprise fut grande. En effet, après vérifications on se rend compte que le vieux n’avait pas son nom sur le registre (il nous montre un document de la mairie qui l’atteste). Mais nous n’étions pas au bout de nos surprises puisqu’au service des domaines également c’était la même situation. Nous sommes revenus à la maison. C’est en ce moment que mon bailleur a reconnu que la situation était compliquée. Il me révèle que c’est un de ses amis qui lui avait donné cette parcelle et qu’il lui avait dit qu’il pouvait investir comme il l’entendait. Pour moi, nous avions toujours une chance car en réalité, la parcelle n’était pas attribuée à personne alors qu’elle était déjà mise en valeur. J’ai voulu lui remettre 8 millions car il avait besoin d’argent en lui disant de revenir nous allons mener les démarches nécessaires pour la formalisation des documents de la parcelle. Et au cas où on n’arrivait pas à obtenir les documents, j’ai rassuré le vieux que je n’allais pas réclamer mes 8 millions. Car nous avions fait beaucoup de choses ensembles. Pour moi j’aidais un vieux par reconnaissance pour le bien qu’il m’avait fait.

Mon bailleur exigeait 12 millions alors que la cour ne porte pas son nom. La prudence s’imposait à moi

Mais mon ancien bailleur, lui, exigeait 12 millions. Par prudence, je n’ai pas cédé car on pouvait par la suite attribuer la parcelle à quelqu’un d’autre. Il a dit de garder les 8 millions qu’il va aller consulter sa femme et revenir. J’étais dans cette attente lorsqu’un huissier a débarqué chez moi me demandant d’aller chercher mes effets de la cour. Ce dernier m’imposait le payement de la somme de 500 000f. Je suis allé en justice pour voir clair dans l’affaire et c’est là que j’ai appris que le dossier n’était même pas enregistré là-bas. L’huissier interpellé s’est justifié qu’il était en route mais la justice lui a rappelé la procédure à suivre. L’huissier avait escamoté la procédure.

En justice on m’a demandé de déposer un dossier d’intervention. Le président du TGI a ensuite écrit à la mairie de Banfora et le Maire a répondu en soutenant que ladite parcelle sise au secteur n°6 n’avait pas été attribuée à quelqu’un. Le vieux a crié au scandale. Il a estimé qu’il y avait une manigance avec le maire. On l’a raisonné et ils lui ont demandé s’il avait même payé une partie des taxes. Si oui, il pourrait amener ce document. Il dit qu’il n’avait rien payé. Donc ils lui ont dit qu’il ne pouvait pas agir au nom de la parcelle en réclamant un loyer. En conclusion on lui signifiait que la parcelle ne lui appartenait pas. Pourtant il percevait de l’argent pendant des années. J’ai dit là-bas que je ne réclamais rien au vieux.  

Après cette épisode, deux semaines après, il est revenu avec un autre huissier soutenant que je ne lui payais plus de loyer depuis que nous avons quitté la justice. Je suis tombé à la renverse et nous sommes repartis en justice. On lui a encore expliqué que du moment où ce n’est pas sa parcelle, il ne pouvait plus agir au nom de cette parcelle.

Je ne fais que me défendre

Mon conseiller juridique m’a alors conseillé d’attaquer son PUH en justice. Sinon il va continuer à me pourrir la vie. J’ai donc formulé une plainte pour l’annulation de ce PUH, car c’est ce document qu’il présente chez les huissiers et ces derniers viennent chez moi.  Ce dossier a été déposé récemment et nous attendons une décision judiciaire.

Le verdict du premier jugement a été rendu le 8 décembre 2021. Comme le vieux n’a pas eu gain de cause, maintenant il pense que je suis en complicité avec tout le monde et il ne croit plus à personne. En cette année 2023, il est allé prendre un conseil depuis Ouagadougou pour porter plainte chez le Procureur. En mars dernier, le Procureur a instruit la brigade de recherche de gendarmerie de Banfora de mener des investigations. Qu’est ce qui peut venir remettre en cause le travail déjà effectué par le président du tribunal deux ans avant ? Le vieux a trouvé que si nous allons au pénal avec cette affaire, peut-être qu’on pourrait m’enfermer. Alors que ce n’est même pas sa parcelle. C’est moi-même qui ne voulais pas envoyer cette affaire en justice. Parce que si je porte plainte aujourd’hui pour escroquerie, et usage de faux documents administratifs, la justice va l’arrêter. Car il ne peut pas prendre mon argent durant 5 ans. Mais pour éviter tout ce scandale, je n’ai pas voulu intenter une action judiciaire. C’est lui-même qui est allé en justice.

Depuis mars dernier, il est dans l’attente. Impatient, il est allé voir un activiste. Ce dernier a publié que je suis en train de vouloir piller le vieux. Je n’avais pas voulu réagir car l’affaire est en justice. Mais quant à ceux qui ont fait ces publications j’ai porté plainte à la gendarmerie et les gendarmes sont actuellement en train d’investiguer pour les retrouver. Voilà en tout cas expliquée toute l’affaire. C’est moi la victime et c’est moi encore qui est accusé et insulté sur les réseaux sociaux. Si la loi doit être rigoureuse, ces activistes doivent expliquer comment ils ont eu les documents. Je n’ai rien à me reprocher, j’attends, le dossier est en justice. Vous ne verrez jamais quelque part que j’ai soutenu que la cour était à moi. Est-ce que je devais obligatoirement lui donner les 12 millions qu’il réclamait sachant qu’il n’était pas officiellement attributaire de la parcelle ?

Je rappelle que le vieux a été voir quelqu’un pour plaider en sa faveur auprès du maire. Le maire a dit qu’il fallait forcément un comité d’attribution pour siéger. Ils sont rentrés chez le directeur de cabinet et ce dernier leur a également signifié que l’affaire est en justice. Mais le vieux voit la complicité partout. Ce n’est pas une affaire d’illettré ? Comment moi je peux me retrouver dans une affaire pareille aux fins de torpiller un vieux pour sa parcelle ? J’ai 17 cours et je n’ai pas besoin de ces genres de combines. Voilà le problème.

Le problème est en justice. Avezvous un regret ?

En réalité, c’est ce que j’ai voulu éviter. Depuis qu’il agit, je n’ai jamais déposé une plainte contre lui pour quoi que ce soit. C’était pour éviter toutes ces démêlés judiciaires. Parce que si je l’avais amené au pénal et si on l’enfermait aujourd’hui parce qu’il détient un faux document, ce serait un regret pour moi. Au départ tu n’avais pas un endroit pour dormir. Il t’a offert le gite comme on le dit jusqu’à ce que tu arrives à construire ta propre cour. Si à la fin c’est toi-même qui enfermes cette personne de vous à moi, je pense que c’est insensé. Et c’est pour cette raison j’ai pas porté plainte contre le vieux. Je ne fais que me défendre toujours. Et j’ai confiance à la justice. Donc je vais continuer à me défendre et non poursuivre le vieux.

     Propos recueillis par Wangolā Médias.

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