Société

Abdoul Wahab Ouédraogo : « J’ai abandonné les études universitaires pour plonger dans la coiffure »

« Abdoul service », son nom d’artiste, il se nomme Abdoul Wahab Ouédraogo à l’état civil. Coiffeur de profession à Banfora, il est passionné de la coiffure depuis sa tendre enfance. Pour sa passion, ce jeune diaspo a abandonné ses études universitaires. Dans l’interview qui suit, il relate cette passion. A l’aide de ses outils de travail, entre autres, la tondeuse, le rasoir, le peigne, les ciseaux, Abdoul Wahab Ouédraogo fait d’élégantes coiffures à ses clients. Comme il aime d’ailleurs le dire, « l’élégance commence par sois même ».

Wangola Médias:  qu’est ce qui vous a motivé à embrasser le métier de coiffeur ?

Abdoul Wahab Ouédraogo : Tout d’abord, je salue Wangola Médias pour m’avoir donné cette opportunité de m’exprimer sur mon métier.  Je suis un diaspo, c’est la guerre de la côte d’ivoire qui a fait que je me suis retrouvé sur la terre de mes ancêtres.  Je peux vous assurer qu’il n’y a pas plus meilleur que d’être chez soi.

Alors, c’est depuis ma tendre enfance que j’ai commencé à m’entraîner petit à petit sur la coiffure avec des petits frères. Une fois au pays, j’ai décidé de renforcer mes compétences avec un ami coiffeur. Pour tout vous dire, je suis passionné du métier de la coiffure et ma passion fait que je fais du bon boulot, de la coiffure de qualité.

« Ma passion fait que je fais du bon boulot, de la coiffure de qualité ».

Quel est l’intérêt que vous trouver dans ce métier ?

Ce métier c’est comme tout autre métier. C’est vrai, je n’ai pas fait une école professionnelle de la coufure mais le don de la coiffure me permet de faire des exploits autant que je peux.  J’arrive à gagner pour moi  malgré la concurence des coiffeurs pour s’adapter aux modèles du moment. Je trouve beaucoup d’intérêts à ce domaine et c’est pour ça d’ailleurs que j’ai absolument abandonné mes études universitaires pour me plonger dans ce métier. Je ne pouvais pas poursuivre mes études du fait des exigences de l’université qui ont favorisé mon basculement à la coifure. J’ai abandonné malgré le vision du Président du Faso qui veut le développement durable dont  l’entrepreneuriat à travers l’innovation des centres de métiers pour la formation des jeunes.

Je m’étais fixer cette idée d’entreprendre depuis l’école primaire. Sinon le système éducatif du Burkina n’est pas facile du CP1 à l’Université, ce sont les cours classiques seulement. On ne peut pas se développer avec ce système. En effet, je prends l’exemple sur les pays anglophones qui sont en avance par rapport à nous. L’État ne peut pas prendre en charge toute la jeunesse en termes d’emplois.

« Ceux qui ont des diplômes et qui attendent les concours ou l’aide qui doit venir d’ailleurs, cherchez-vous d’abord un travail. On ne mange pas le diplôme ».

Dites-nous qu’est ce qui est facile ou difficile dans ton métier ?

Comparativement aux années précédentes, la coiffure a beaucoup évolué. Le cadre de coiffe à changé, l’hygiène y est de même que du matériel moderne avec la variation des modèles. Et j’ai la facilité de manier n’importe quelle chevelure.

Mais, la grosse difficulté c’est la durabilité des machines tondeuses. Une fois gâtée je ne peux plus la réparer. Il n’y a pas un réparateur ici. En plus de ça, l’impatience des clients qui veulent souvent qu’à moins de quelques minutes tu finis leur coiffure en oubliant qu’un bon travail ne se précipite pas.

Des conseils pour vos camarades jeunes ?

Mes conseils vont se scinder en deux. D’abord, aux diaspos qui se disent étranger chez soi d’abandonner cette manière de voir les choses. On réussit ici aussi, pas forcément ailleurs. Je suis au pays après l’obtention du BAC et je ne suis pas passé par quatre chemins pour entreprendre ici. Je ne peux pas dire que j’ai l’argent mais, jeune, je suis financièrement indépendant.

Ensuite, pour ceux-là qui ont des diplômes et qui attendent les concours ou l’aide qui doit venir d’ailleurs, cherchez-vous d’abord un travail. On ne mange pas le diplôme. C’est le travail qui paye et c’est ça qui nous amène vers la gloire.

Interview realisé par Dorlota Dabiré.

Wangola Médias.

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