Souveraineté alimentaire au Burkina Faso : la SONAGES à la conquête de 530 000 tonnes de vivres.

le 7 novembre 2025 dernier, la Société Nationale de Gestion des Stocks de Sécurité alimentaire (SONAGES) a procédé à Karfiguéla, localité située à une dizaine de kilomètres de Banfora, au lancement de sa campagne de collecte bord champ 2025. Ce lancement vise à collecter 530 000 tonnes de vivres, toutes les spéculations confondues.
C‘est devant plusieurs personnalités que s’est déroulé le lancement de la collecte bord champ. Entre autres, Patrice Yéyé, gouverneur des Cascades, Stéphane Gildas Tiendrébéogo, DG de la SONAGES et bien d’autres présences remarquables telles que le PCA de la SONAGES, le président de la ligue des consommateurs du Burkina, du conseil Burkinabè des filières (CBF), de représentants des interprofessions, une forte délégation de la SONAGES et de techniciens et responsables de la Direction régionale des Tannounyan en charge de l’agriculture. Les notables de Karfiguéla n’étaient pas en reste ainsi que plusieurs producteurs venus pour la circonstance vendre leurs productions.

Tou Karim recevant des mains du gouverneur son ordre de paiement après un contrôle concluant
La collecte bord champs consiste selon Stéphane Gildas Tiendrébéogo, DG de la SONAGES, à aller auprès des producteurs sur leurs sites de regroupement pour acheter directement, à des prix préalablement connus, pour constituer le stock de souveraineté. « Nous sommes très heureux déjà de la mobilisation de ce jour. C’est pour un lancement et nous voyons déjà de très bonnes quantités », dira-t-il.
Au tableau de bord de la structure d’achat des stocks alimentaires, l’objectif est de 530 000 tonnes, toutes spéculations confondues. Pour le maïs, il s’agit pour la SONAGES de collecter 150 000 tonnes, 15 000 tonnes pour le mil, 30 000 tonnes pour le sorgho, le niébé 35 000 tonnes et 300 000 tonnes pour le riz paddy.

Le DG de la SONAGES satisfait de l’opération dans les Cascades
A entendre le DG, sous l’impulsion du Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, la société a connu une reforme courant 2024 pour en faire une centrale d’achat et de commercialisation des produits agro-silvo-pastoraux. Cette reforme s’inscrit également dans le cadre de l’offensive agropastorale et halieutique pour faire de la SONAGES un outil efficace au service de la sécurité et de la souveraineté alimentaire, a expliqué le DG, pour qui, les stocks collectés visent à appuyer la population lorsque le pays aura besoin de stock sur le marché.
Cette régulation se fera en quantité lorsqu’il y aura des zones en déficit d’approvisionnement de même que lorsqu’il y aura des constats d’inflations des prix. Les quantités collectées serviront également à approvisionner les unités de transformation lorsqu’elles seront en rupture d’approvisionnement, a aussi soutenu Stéphane Gildas. L’idée également dans cette collecte d’aller sur le terrain vise à encourager les producteurs et à les rassurer que leurs productions auront des débouchées auprès des institutions étatiques.

Des agents de différentes structures prêts à procéder au paiement des producteurs
La région des Tannounyan qui a accueilli ce lancement est une zone excédentaire et la SONAGES vient pour collecter essentiellement le maïs, le niébé et le riz. Notons que le mil et le sorgho ne sont pas des spéculations constituant une spécialité de la région.
A Karfiguéla, les prix ont été expliqués aux producteurs. Dans la région des Tannounyan, le maïs collecté est payé à 135 f le kilogramme et au DG de souligner que d’une région à une autre, les prix diffèrent. Les prix fixes restent au niveau du Niébé où le prix du kilogramme est à 360 f. Le riz connait également des prix fixes en fonction des deux variétés, à savoir 165 f et 170 f.
Pour une collecte de qualité, les producteurs doivent se soumettre aux conditions de qualités édictées par la centrale d’achat de vivres. Des démonstrations ont été faites devant les autorités et les producteurs. Le DG tient à ce que les équipes collectent un stock de qualité. Il s’agit concrètement d’éliminer à bord champ les impuretés. « Si nous récoltons 530 000 tonnes et que nous nous retrouvons après traitement à une quantité largement inférieure, nous n’aurons pas été efficaces », estime le DG. Par ailleurs, les stocks humides ne sont pas admis. Cela pour éviter que la SONAGES se retrouve avec des stocks moisis dans ses magasins.

Plusieurs contrôles sont effectués avant le paiement
Du reste, les tests effectués au lancement ont été concluants. Et les producteurs sont directement payés sur le champ par des agents de Orange money, Sank-money ou Ligdi Casch. Parmi ces producteurs, Madou Hema, qui, à lui seul, a envoyé 10 tonnes de riz. Les responsables de la SONAGES ont tenu à souligné que c’est elle qui supporte les frais de retrait.
Avec 267 kg de riz, Tou Karim, producteur à Karfiguéla, après avoir remplis les conditions liées à la qualité, s’est vu payer la somme de 45 390 f. Le gouverneur des Tannounyan, Patrice Yéyé, tout en remerciant la SONAGES pour le choix porté sur les Tannounyan, a invité les producteurs à faire de cette campagne de collecte une réussite totale.
Sié Yacouba Ouattara
Wangola Médias.



