TGI de Banfora : il prend 24 mois de prison dont 18 fermes pour vol d’une bouteille de gaz

Le 4 novembre 2025, deux hommes, dont un vingtenaire et un trentenaire, ont comparu devant la barre du Tribunal de grande instance de Banfora pour répondre des faits de vol pour le premier et de recel pour le second. Si le prévenu poursuivi pour recel a été relaxé au bénéfice du doute, celui poursuivi pour vol a, quant à lui, été reconnu coupable et condamné.

D. O., né le 31 décembre 1999 à Ouagadougou, est un orpailleur appelé à la barre ce 4 novembre 2025 pour répondre des faits de vol d’une bouteille de gaz. Devant le tribunal, le prévenu a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Sans désemparer, il affirme avoir volé une bouteille de gaz de 6 kg et l’avoir ensuite vendue à S. B. au prix de 10 000 F CFA. D. O. avoue avoir commis le vol aux environs de 12 h dans une cour où il avait été embauché.

S’expliquant toujours devant le tribunal, le prévenu révèle que S. B., qu’il considère comme le receleur, lui a remis l’argent en main propre et qu’une fois la somme reçue, il a poursuivi son chemin. Répondant à la question du juge qui voulait savoir pourquoi il avait commis un tel acte, il affirme que ce sont les difficultés qu’il traverse qui l’ont poussé à agir de la sorte.

Pourtant, S. B., le prétendu receleur, n’a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés lorsqu’il a été appelé à la barre. S. B. dit avoir appris par des gens — comme beaucoup d’autres personnes — que quelqu’un lui aurait vendu une bouteille de gaz volée. Il maintient que, personnellement, il n’est au courant d’aucun fait de ce genre. Dans sa déclaration, S. B. affirme qu’il a même été entendu par les VDP de leur localité, qui l’avaient convoqué. Ceux-ci lui ont demandé s’il avait acheté une bouteille de gaz à D. O., ce à quoi il a répondu par la négative.

D’ailleurs, dira-t-il, il n’avait jamais vu D. O. auparavant et celui-ci n’est jamais venu dans son magasin. S. B. affirme qu’il a même invité les VDP à fouiller son magasin, car il n’y avait aucune bouteille de gaz. Le prévenu explique qu’il travaille seul dans son magasin et que, lorsqu’il est absent, c’est sa femme qui s’en occupe. Il soutient que l’autre prévenu, D. O., n’est jamais venu dans son commerce pour quoi que ce soit, à plus forte raison pour y vendre une bouteille de gaz.

Le procureur, dans sa réquisition, a demandé que D. O. soit déclaré coupable des faits de vol et qu’il soit condamné à une peine de prison de trois ans fermes et à une amende de 500 000 F CFA assortie de sursis. Pour S. B., poursuivi pour recel, il a requis une peine d’emprisonnement d’un an et une amende d’un million de F CFA, le tout ferme.

Pour leur défense, les prévenus ont demandé la clémence du tribunal.

Dans son verdict final, le juge a renvoyé S. B. des fins de la poursuite au bénéfice du doute. En revanche, il a déclaré D. O. coupable des faits de vol qui lui étaient reprochés et l’a condamné à une peine d’emprisonnement de 24 mois, dont 18 mois fermes.

Ga Chérifa Raphaate Assita TRAORE

Wangola Médias