
Sous la présidence du Haut-commissaire de la Comoé, l’OCADES Banfora et son partenaire Children Believe, à travers le projet Yirwali qui œuvre dans la lutte contre le mariage d’enfants et l’excision, ont procédé ce 28 octobre 2025 à la remise de plusieurs dons aux élèves vulnérables de la région des Tannounyan. Ce fut surtout l’occasion pour les acteurs de faire une grande déclaration publique pour l’abandon de l’excision, des mariages d’enfants et des violences faites aux enfants dans la région des Tannounyan. C’était en présence du SG de la province, Marcel Zanré qui a représenté le Haut-commissaire, du PDS de Banfora, Yakouba Barro, de l’Évêque de Banfora Mgr Lucas Kalifa Sanon, du premier responsable de l’OCADES Banfora, l’abbé Olivier Héma et de Olivia Traoré/ Bangré, représentante de la Directrice régionale Afrique de l’Ouest de Children Believe.
C’est la place de la nation de Banfora qui a servi de cadre à cette cérémonie de remise de dons. A l’occasion, elle a été naturellement prise d’assaut par des leaders coutumiers et religieux, des femmes, des jeunes et bien d’autres structures invitées qui tenaient à être des témoins privilégiés. Les élèves vulnérables accompagnés de leurs parents n’étaient pas en reste. Ils sont en effet vénus des déférentes communes de la région des Tannounyan et ont bénéficié d’un soutien de taille avec la remise de 70 vélos ainsi que de 80 kits scolaires au grand bonheur de leurs parents. Bien avant cette journée de remise de dons, 600 kits scolaires ont auparavant été acheminés dans les différentes communes de la région des Tannounyan.

Monseigneur Lucas Kalifa Sanon, qui à son tour, a salué toutes les communautés pour leur engagement à mettre fin à ces pratiques néfastes
Le premier acte de la journée aura été les interventions qui ont été suivies des déclarations publiques sur l’abandon de l’excision, des mariages d’enfants et des violences faites aux enfants dans la région des Cascades. Et c’est la Directrice régionale en charge de l’action humanitaire des Tannounyan Bernadette Yaméogo, qui est montée en premier au parloir. Elle a traduit la satisfaction qu’elle avait d’accueillir cette journée mémorable, marquée par la déclaration publique d’abandon de la pratique de l’excision dans notre communauté. « Cet engagement collectif est le fruit d’un travail patient de dialogue, de sensibilisation et d’accompagnement conduit dans le cadre du projet Yirwali », a-t-elle souligné. En décidant d’abandonner cette pratique, la communauté pose un acte fort ; celui de protéger la santé, la dignité et les droits des filles. « C’est un geste de courage et de responsabilité qui témoigne d’une volonté sincère de changement pour un avenir meilleur », a poursuivi la Directrice régionale, qui a salué la détermination des leaders religieux et des coutumiers, l’engagement des femmes et des jeunes, ainsi que le soutien constant des autorités locales et l’OCADES Banfora et ses partenaires.

Le SG de la province de la Comoé, Marcel Zanré, remettant un vélo à une bénéficiaire
Pour son Excellence Monseigneur Lucas Kalifa Sanon, Evêque du diocèse de Banfora, l’OCADES Caritas Banfora est un instrument de la pastorale sociale de l’Eglise catholique qui est engagée depuis sa création dans la lutte contre l’excision et le mariage des enfants. C’est pourquoi, saisissant cette occasion, il a tenu à remercier les partenaires de l’OCADES que sont Children Believe et l’UNICEF qui les accompagnent dans cette lutte à travers le projet Yirwali. « Lutter contre la pratique de l’excision et du mariage d’enfants, c’est promouvoir le droit des filles », a soutenu l’Evêque de Banfora.
En mettant le projet Yirwali en œuvre, « nous avons entendu des regrets de la part de certaines personnes qui ont soit permis l’excision de leurs filles et ont vu les conséquences de cette pratique, des regrets de certaines personnes qui ont retiré leurs filles de l’école pour les donner en mariage avant l’âge de 18 ans. Tous ces regrets montrent l’ignorance dans certaines pratiques que nous lierons soit à la religion, soit à la tradition », dira Lucas Kalifa Sanon, qui à son tour, a salué toutes les communautés pour leur engagement à mettre fin à ces pratiques néfastes. L’Evêque a par ailleurs souhaité que l’acte posé ce jour, interpelle tous à la défense des droits des enfants.

L’un à la suite de l’autre, les coutumiers et religieux se sont succédés pour signer l’engagement de bannir le mariage d’enfants et l’excision dans leurs communautés respectives
Pour concrétiser leurs engagements qui a consisté à faire la grande déclaration publique et solennelle du jour, les différentes communautés, se sont succédées à la même tribune. L’un à la suite de l’autre, les représentants des femmes, des jeunes, des coutumiers, de la communauté musulmane et de celle chrétienne (l’Eglise Catholique et Evangélique) ont tous apposé leur signature pour marquer la fin d’une pratique. En signant le document, ils ont reconnu que les pratiques néfastes de l’excision, du mariage d’enfants et des violences faites aux enfants ont des conséquences néfastes et dommageables pour cette catégorie de personnes. D’où cet engagement public à protéger les filles et donc, à bannir l’excision et le mariage d’enfants et à les bouter hors de la région.
C’est le Secrétaire général de la province de la Comoé, Marcel Zanré, qui a représenté le Haut-commissaire à la cérémonie. A sa prise de parole, il fera noter que le projet Yirwali vient à point nommé en ce sens qu’il s’inscrit en droite ligne avec les nouvelles orientations de développement du Burkina Faso, à savoir le Plan Stratégique national de promotion de l’élimination des mutilations génitales féminines au Burkina Faso. Yirwali épouse également les objectifs de la stratégie nationale pour la prévention et l’élimination du mariage des enfants, dira Marcel Zanré, pour qui, les filles mariées de façon précoce, sont souvent victimes de traumatisme, et sont privées de leurs droits fondamentaux à la santé, à l’éducation et à la sécurité.

Une vue du matériel qui a été offerts aux enfants
Malheureusement, dans les Tannounyan, le mariage précoce, la pratique de l’excision, le lévirat, les cas de grossesses précoces chez les adolescentes sont toujours enregistrés malgré les efforts de sensibilisation. C’est pourquoi Marcel Zangré a lancé un appel à toutes les collectivités, à toutes les communautés ainsi qu’aux acteurs de la lutte pour des actions vigoureuses afin de barrer la route à ces pratiques monstrueuses.
Sié Yacouba Ouattara
Wangola Médias.



