Balade du griot : le « Sambè-sambè », oui, mais la protection des enfants avant tout.

Ce 6 juin 2025, a été célébrée la fête de l’Aïd-El-Kébir. Malgré la conjoncture économique généralisée, les frères musulmans ont assuré leur partition dans le respect des prescriptions islamiques. Les enfants aussi, comme quoi, sans eux, point de fête.

En effet c’est connu, et comme une de tradition religieuse qui traverse les temps, malgré les angoisses grandissantes chez des parents pour assurer de bonnes fêtes à la famille, les enfants savent jouer leur rôle ces jours de fête, à savoir le Sambè-sambè. Ne pas effectuer cette sortie serait pour eux comme un jour ordinaire. Si bien que des parents, à leur corps défendant, autorisent leurs rejetons à sortir ce jour spécial. Ainsi, par centaines, les enfants envahissent les rues, les quartiers, les domiciles et même les maquis comme des abeilles pour leur Sambè-sambè afin de glaner quelques jetons auprès de leurs tontons, connaissances ou de parfaits inconnus, prêts à faire l’aumône. Que de déconvenues parfois pour ces mendiants d’une soirée.

Mais là n’est l’objet de la sortie du griot. Ce 6 juin, le griot après des visites effectuées chez des connaissances pour présenter ses vœux de nouvel an, rentrait nuitamment chez lui. C’est là qu’il a été peiné de voir des enfants encore dans les rues rentrant péniblement chez eux. Certains tenaient la main de plus petits, lassés par la distance parcourue en cette soirée. Ces tous petits avaient visiblement du mal à suivre le rythme de la marche imprimée. Il était au-delà de 19h30mn.

C’est dans ces conditions que le griot voyait sur les réseaux sociaux deux gamins qui ne savaient plus retrouver le chemin de retour et faisaient l’objet de communiqué. Du reste, c’est le moindre mal.

L’inquiétude du griot reste liée au phénomène de disparition d’enfants de mise depuis quelques années. Et aucun parent ne doit occulter cette donne, bien que nous soyons un jour de fête. Comment en effet permettre à ces tout-petits de rester dans les rues jusqu’à une telle heure ? Est-ce la responsabilité des seuls parents qui après avoir donné l’autorisation ne se soucient plus d’un retour à temps de leurs enfants à la maison ? N’est-ce pas une démission collective de la société de laisser ces enfants se promener à leur guise jusque très tard à la nuit ?

En tout cas, pour le bien des enfants, quelque chose doit être fait afin éviter ces retours nocturnes des enfants à la maison. Pour ce faire, il revient à la société d’ouvrir l’œil et de veiller de façon collective sur les bambins sensés ignorer les dangers d’un monde devenu insécuritaire. Comment un adulte à partir d’une certaine heure peut-il laisser des enfants venir frapper à sa porte sans les intimer l’ordre de rentrer chez eux car il va faire nuit ? Si cette posture est unanimement adoptée, les scènes de retours nocturnes des enfants après leur Sambè-sambè prendra certainement fin.

L’autre démission des personnes adultes, reste de voir les enfants prendre d’assaut les buvettes et autres maquis à la recherche de leurs jetons. Cela n’émeut pas les maquisards, qui, tranquillement sirotent leurs boissons. Peu importe, s’ils donnent à voir des scènes ou des envies à ces tout-petits qui avaient encore des années devant eux pour découvrir ces choses.

Les dirigeants actuellement prônent le retour aux sources, à nos valeurs traditionnelles. Et pour le griot, l’éducation d’un enfant est à la charge de la société. Comme à l’époque.

Wangola Médias.