TGI de Banfora : poursuivis l’un pour traite de personnes et l’autre pour complicité de traite des personnes deux prévenus échappent à la prison au bénéfice du doute
KP est un convoyeur qui est né le 31 décembre 1990 à Boulsa. Il est cependant domicilié à Tenkodogo. Il a comparu devant la barre du TGI de Banfora le 11 mars 2025 pour répondre des faits de traite de personnes. Devant la barre KP a reconnu les faits qui lui sont reprochés. I a expliqué au tribunal que le 13 février 2025, il est arrivé au Burkina Faso car dit-il au juge, j’étais en côte d’ivoire. C’est au même moment, poursuit le prévenu qu’un de ses frères qui se trouve à Boulsa l’a appelé pour lui dire que son ami viendra lui confier une commission et cette commission était un enfant du nom de L A pour qu’il l’accompagne à Aboisso en Côte d’Ivoire le lendemain 14 février 2025. A l’arrivée de l’enfant, poursuit le prévenu dans sa narration, j’ai pris le soin de lui demander son âge et il m’a répondu qu’il a 14ans. Je lui ai aussi demander à savoir s’il connaissait la personne chez qui je suis censé l’amener et il m’a répondu par l’affirmative. Il a même précisé que cette personne est son père. A entendre KP, dans le contrat son devoir était d’envoyer l’enfant à Aboisso. « J’ignorais l’activité qu’il allait mener là-bas mais je sais au moins que son père a une plantation ». Il ajoute que c’était la première fois qu’il convoyait un enfant car il ne l’avait jamais fait au paravent. Décrivant le voyage, il fait savoir au tribunal qu’à chaque fois qu’ils arrivaient à un poste de contrôle, tout le monde descendait, mais comme lui il est convoyeur il disait aux FDS que l’enfant est sous sa responsabilité. J’ignorais vraiment ce que l’enfant était censé aller faire à Aboisso.
KS quant à lui est né en 2002. Il est employé de commerce domicilié à Kando. Pour sa part, il est prévenu de complicité de traite de personne car ayant aidé le prévenue KP sur le trajet Ouaga-Yendéré à faire voyager des mineurs. Devant la barre ce même jour pour répondre des faits qui lui sont reprochés il n’a pas reconnu les faits. Dans ses explications il dit qu’il s’agit de l’enfant de sa tante. « Nous sommes venus autour du 15 Octobre 2024 à Banfora et rien ne marchait pour nous. Un jour mon oncle m’a appelé en me disant qu’il a ouvert une autre boutique en côte d’ivoire et que nous devons nous rendre là-bas. Lors de l’appel il m’a aussi dit qu’un de ses amis viendra avec un autre enfant et ils se joindront à nous pour le trajet. J’étais en cours de route avec les deux enfants l’un avait une carte scolaire car il avait fait le CEP ». Il ajoute que « Arrivé au poste de contrôle c’était facile pour lui parler par contre l’autre restait muet et je répondais à sa place et on nous laissait passer. Notre véhicule aussi était déjà connu par les policiers car nous passons fréquemment sur ces lieux. Les enfants étaient censés aller travailler dans une quincaillerie en Côte d’Ivoire. Mon rôle dans ce voyage était de les accompagner jusqu’en Côte d’Ivoire ».
Le procureur dans sa réquisition a demandé à ce que les faits de KP soit requalifié en complicité de traite de personnes car il ignorait l’activité que l’enfant était censé aller faire en côte d’ivoire. Il a également requis qu’il soit renvoyé des fins de la poursuite au bénéfice du doute. Quant à KS il a demandé qu’il soit renvoyé des fins de la poursuite pour infraction non constitué. Pour leur défense, KP et KS ont tous deux remercié le procureur et ont demandé pardon. Dans son verdict, le juge a effectivement suivi le procureur en relaxant les deux prévenus. Il a mis les charges aux dépens du trésor public.
Ga Chérifa Raphaate Assista TRAORE
Wangola Médias
