Société

Gangrène dans l’économie Burkinabè : la contribution louable du REN-LAC.

Faire le bilan de son apport dans la lutte contre la gangrène dans l’économie Burkinabè, c’est à cet exercice que s’est soumis ce 14 février 2025 à travers une conférence de presse, le réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) au Burkina. Ce réseau s’est donné pour vocation de sensibiliser le peuple Burkinabè sur des fléaux comme la corruption, l’enrichissement illicite et autres infractions. Après donc un travail acharné, le REN-LAC a bien voulu faire le point de ses actions judiciaires pour l’année précédente. Pendant cette sortie médiatique, les responsables de ce réseau ont annoncé à son actif un total de 131 dossiers suivis. Un chiffre qui donne le tournis sur l’ampleur du phénomène au Faso, vu que plusieurs autres dossiers ont déjà connus des suites judiciaires.

Parmi ces 131 dossiers, 24 sont nouveaux dont 17 sur l’initiative du REN-LAC. Certains dossiers, plus emblématiques ont retenu l’attention des Burkinabè, dont l’affaire Vincent Dabilougou, les malversations foncières impliquant les anciens Maires de la ville de Bobo et le détournement de fonds publics au ministère de l’action humanitaire, communément appelé « affaire Amidou Tiégnan ».

Sur cette dernière affaire, le réseau, avec une nouvelle instruction en cours suite aux révélations du sieur Tiégnan, attend que toutes les ramifications soient connues du peuple, notamment les anciens ministres cités mais qui n’ont pas comparu à la barre pour être entendus lors la dernière audience.

De ce dossier, le REN-LAC espère surtout, ce qui est d’ailleurs plus important pour lui et pour tous les Burkinabè qui ont tous le regard tourné vers le TGI Ouaga I, est d’arriver à bien situer les responsabilités des différents niveaux de la chaine administrative.

En attendant, c’est la satisfaction pour les responsables de l’organisation pour l’année 2024. En effet, les responsables du réseau avec en tête, Sacado Nakanabo ont clamé haut et fort aux Burkinabè leur satisfaisante contribution dans la lutte contre la corruption et partant, l’assainissement de la gestion des finances publiques au Burkina.

Félicitations donc au REN-LAC pour ces nombreux lièvres levés et traqués par la justice Burkinabè. C’est le moins que l’on puisse dire, car, dans cette lutte de longue haleine entamée depuis lors par le réseau, il convient de se poser la bonne question. A quelle croisée des chemins serait-on au Faso sans cette contribution significative de ce réseau dans la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite ?

Car en remontant plus loin dans les années passées, par exemple la gestion du foncier dans plusieurs communes du Burkina a été épinglée sous l’impulsion de ce réseau. Mais, comme un serpent de mer, le tripatouillage dans la gestion des affaires publiques a la peau dure. Si bien que le chemin à parcourir reste visiblement encore long pour une gouvernance vertueuse.

Le réseau est du reste conscient de la persistance du fléau dans plusieurs secteurs de la vie nationale et les actions judiciaires, estime-t-on au REN-LAC, doivent contribuer à instruire les Burkinabè et à interpeller les pouvoirs publics sur cette pieuvre qui est la corruption et qui, malheureusement, a bien réussi à étendre ses tentacules dans biens de secteurs publics comme privés.

Sagado Nacanabo

La lutte contre la corruption est ardue et pour ce faire on pourrait se souvenir de la mémorable intervention de l’avocat du REN-LAC au procès de Tiégnan. Intervenant au nom du REN-LAC comme partie civile à ce procès retentissant de décembre 2024 d’agent du ministère de l’action humanitaire, Maitre Prospère Farama, faisait cette caricature comme pour montrer leur détermination à traquer les corrompus du Faso. Celle de ce condamné par Dieu qui devait pousser un rochet jusqu’au sommet de la colline. Et chaque fois qu’il arrivait au sommet, le rochet dégringolait et revenait à la base. Le condamné redescendait et remontait la charge, éternellement. A Maitre Farama de conclure que pour eux au REN-LAC, ils vivent leur lutte contre la corruption comme cela. Mais, c’est un devoir, pense-t-il et autant de fois que ce sera nécessaire, ils recontinueront et pousseront le rochet jusqu’à ce qu’il soit au sommet. Et s’il redescend, ils redescendront pour le repousser jusqu’à ce qu’il soit au sommet, espérant dit-il que tout le peuple accompagnera le réseau dans le sens de pousser ce rochet, pardon, traquer la corruption ensemble afin qu’un jour, même si le rochet n’est pas au sommet, mais qu’il soit bloqué à un niveau de la colline.

Sinon, ce serait la perpétuelle traque aux brebis galeuses de la corruption au Faso et malheureusement, nos deniers publics continueront d’en pâtir au nom d’une pratique qui s’est gangrénée. Surement, après 2024, 2025 charriera son lot de gros poissons pris dans les mailles de la corruption.

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