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La ville de Banfora s’est réveillée le 7 février 2025 quelque peu abasourdie avec une nouvelle qui, comme une traînée de poudre, s’est très vite répandue dès les premières heures de la matinée et qui aura fait l’effet d’un électro-choc. Sidaty Yoda, président du tribunal de grande instance de Banfora a été incarcéré à la maison d’arrêt et de correction de Banfora (MACO-B).
Beaucoup de Banforalais, croyant avoir affaire à un Fake New, se sont rendus à l’évidence au fil des heures que le président du TGI de Banfora, Yoda Sidaty, a bien été écroué dans la nuit du 6 au 7 février 2025 à la maison d’arrêt et de correction de Banfora. Alors que les spéculations prenaient de l’ampleur sur les raisons de ce tsunami judiciaire au TGI de Banfora, fort heureusement, courant la journée de ce 7 février 2025, un communiqué du Procureur Général près la cour d’appel de Bobo-Dioulasso et relatif à l’incarcération du président du Tribunal de Grande Instance de Banfora, est venu couper court à la polémique qui enflait sur cette rocambolesque affaire de parcelles dans la ville de Banfora.
En effet, selon ce communiqué, c’est le 29 juillet 2024 que le parquet près le Tribunal de Grande Instance de Banfora a enregistré une plainte formulée par Lallogo Daporé Souleymane, employé de commerce de son état, pour des faits d’escroquerie dont le préjudice est estimé à neuf millions quatre-vingt-cinq mille (9.085.000) francs CFA contre monsieur Yoda Sidaty, magistrat et président du TGI de Banfora et les sieurs Tera Lamine, Coulibaly Adama, Kologo Yemdorogo Augustin, Rouamba Adama et bien d’autres, tous des démarcheurs de parcelles. En concluant sur « et autres », le Procureur Général de Bobo semble laisser une ouverture à une possible évolution du dossier avec certaines personnes impliquées qui pourraient venir allonger la liste des « coauteurs » dans cette affaire de parcelles dans la ville de Banfora. Cette éventualité, selon nos sources fait qu’à Banfora certains ont perdu le sommeil.
Le communiqué poursuit en disant que pour donner une suite à cette plainte, un soit transmis a été adressé au Commandant de la Brigade de Recherche de la gendarmerie de Banfora pour l’ouverture d’une enquête préliminaire. « Dans le cadre de cette enquête, il est ressorti que Monsieur Yoda et ses coauteurs procédaient à l’identification des parcelles nues dans la ville de Banfora qui, selon leurs informations n’auraient pas été attribuées ». Une faille relevée dans les attributions des parcelles exploitée par le réseau.
Ainsi, selon le Procureur Général près la cour d’appel de Bobo Dioulasso, les coauteurs trouvaient par la suite des acquéreurs, lesquels parvenaient à faire la mutation grâce aux actes de vente et aux ordonnances judiciaires aux fins de mutation de droits réels que leur délivrait le magistrat. D’où le choix juridique de « coauteurs » utilisé par le Procureur Général et qui démontrerait sans nul doute le degré d’implication du magistrat.
C’est ainsi que par ces manœuvres, « ils ont réussi à vendre environ dix-huit (18) parcelles pour un montant estimé à cent huit millions (108 000 000) de francs CFA entre les années 2022 et 2024 à plusieurs personnes dont le plaignant », poursuit le Procureur Général de Bobo.
Eu égard à la gravité des faits et afin de répondre aux préoccupations des victimes, a expliqué le communiqué, le procureur du Faso près le TGI de Banfora a engagé des poursuites pour stellionat et blanchiment de capitaux contre les mis en cause.
« Je voudrais rassurer l’opinion publique que la procédure engagée contre les personnes suscitées se poursuivra conformément aux lois en vigueur et dans le strict respect des droits des prévenus », a fait savoir le Parquet Général.
Le moins que l’on puisse dire c’est que cette affaire troublante semble être à son terminus pour ce réseau de dealers de parcelles. Une affaire de deals de parcelles qui laisse plus d’un songeur. Comment en effet ce haut magistrat de la juridiction de Banfora s’est-il retrouvé empêtré dans une telle affaire ?
En attendant que le voile soit levé sur cette rocambolesque affaire de parcelles qui pourrait avoir moults rebondissements avec des épisodes de révélations, dans la cité du Paysan noir, passée la surprise, l’on cogite sur les propositions qui ont pu donner des vertiges au président du TGI pour qu’il se retrouve mêlé dans une telle affaire avec des démarcheurs de parcelles. Combien a-t-il gagné dans cette affaire si à plusieurs, ils engrangeaient en moyenne la bagatelle somme de 6 millions de francs CFA par parcelle sur les 18 parcelles qui leur ont rapporté 108 millions révélés par l’enquête de gendarmerie.
Pour certains observateurs, le magistrat a peut-être été induit en erreur par ses coacteurs. Malgré la gravité des faits, certains ont été choqués du fait que le magistrat soit détenu à la maison d’arrêt et de correction de Banfora où ses verdicts à lui y ont scellé le sort de certains justiciables. Des hommes politiques n’ont pas été traitées ainsi. Ils ont été envoyés dans une autre juridiction pour connaître de leur sort.
Mais d’autres sources proches des magistrats indiquent que cette procédure sera suivie et respectée. Étant mêlé dans la même affaire avec des démarcheurs résidents dans la cité du paysan noir, certains préalables devaient être accomplis avant de trouver une autre juridiction qui va statuer sur le sort du magistrat. Sur la question, Adama Kafando, rassure que les droits des personnes impliquées seront respectés.
Sié Yacouba Ouattara.
Wangola Médias