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Sortie du Procureur près le TGI Ouaga I : enfin rien ne sera plus comme avant.

« C’est le lieu pour moi de réaffirmer que le pôle judiciaire ECOFI est activement engagé dans la lutte contre la délinquance économique et financière et entend, avec les moyens dont il dispose, intensifier la répression dans le strict respect des textes », c’est la promesse forte ce 1O janvier 2O25 du Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Ouaga I, Blaise Bazié. En ce début d’année, on peut dire que la justice Burkinabè vient de dérouler sa feuille de route qui, on l’espère, sera un engagement formel et de non-retour. Tant à le voir dans la ligne de mire de cette justice, la chasse aux délinquants économiques et financiers lancée avec le dossier Amidou Tiégnan, verra d’autres affaires de mêmes natures. Parallèlement, quelques 2000 autres dossiers qui dormaient dans les tiroirs depuis plus d’une décennie pour certains seront époussetés.

Devant les journalistes, la justice a promis de traquer les malversations financières et économiques au Burkina. Il est indéniable qu’il n’y a pas de bonne gouvernance sans une gouvernance économique et financière vertueuse. Et pourtant, depuis plusieurs bonnes décennies, le sport favori de la plupart des princes qui nous gouvernent a été le tripatouillage des deniers publics. Le peuple en 2O14 voyait susciter en lui un espoir nouveau avec la chute du Président Blaise Compaoré d’où cette célèbre phrase d’un des nouveaux dignitaires, « Plus rien ne sera comme avant ».

Malheureusement, à l’heure du premier bilan, peu avant la chute du Président Roch Marc Christian Kaboré, le soleil se levait et se couchait tranquillement chez ces « dilapideurs » de deniers publics. Le « plus rien ne sera comme avant » n’a pas été appliqué comme si l’on avait voulu jeter de la poudre de perlimpinpin aux yeux du peuple. Les deniers publics ont continué à être pillés allègrement.

Mais depuis l’avènement du MPSR 2, sous le capitaine Ibrahim Traoré, même sans avoir martelé à son tour cette phrase qui a fait rêver plus d’un au Faso, les tirs de sommations sont effectifs quant à la bonne gestion des fonds publics. La dernière sortie médiatique du Procureur du Faso près le TGI de Ouaga I lève un coin de voile sur des pratiques peu catholiques après le soulèvement populaire de 2O14.

Du reste, depuis le dernier procès mémorable d’Amidou Tiégnan et sa clique, dont les peines d’amandes prononcées au profit du Trésor public s’élèvent à environ 7 milliards de francs CFA, les Burkinabè étaient impatients de connaitre les suites. La sortie du Procureur Blaise Bazié, a tout son sens et qui devra rassurer les justiciables que le lièvre levé est toujours poursuivi. Car une autre affaire, dira Blaise Bazié, est pendante devant le cabinet du doyen des juges d’instruction du pôle ECOFI du TGI Ouaga I et concerne l’ensemble des faits qui n’ont pas été pris en compte dans le dossier Tiégnan. Yé Yaké Camille, un cadre de la fonction publique plus d’autres personnes sont impliquées.

Même si le Procureur du Faso n’a pas dévoilé le montant en jeu, c’est surement des milliards puisse que ces dossiers ne traitent que de milliards de FCFA comme pour emprunter les propos d’un conseil, qui à la barre en décembre dernier reconnaissait que « nous ne parlons que de milliards ».

Viennent ensuite d’autres dossiers d’importance nationale telle l’affaire dite « stade du 4 aout ». Les investigations, selon le Procureur ont établi des irrégularités dans la passation du marché au profit du groupement SIFA SA, AL MOUNA et TRUVA INSAAT. Quatre personnes physiques sont épinglées à savoir Ouédraogo Abdoul Ajusso, directeur des marchés publics du ministère des sports, Traoré Gni Maïmouna, gérante de la société AL MOUNA, Kagambéga Éric et Nana Dominique, ancien ministre des sports. Dans ce dossier de milliards également, deux personnes morales sont aussi mises en examen.

 L’autre affaire de détournement de deniers public au cabinet d’instruction no1 est celle liée à l’octroi d’avantages injustifiés et de blanchiment de capitaux contre l’ancien président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sankandé et 5 autres personnes. Selon Blaise Bazié, il leur est essentiellement reproché d’avoir, par des manœuvres, procédés à la conclusion de marchés publics par entente directe sans respect de la mercuriale des prix, à des fins déguisées de détournement de deniers publics et d’enrichissement illicite. Il est également reproché à l’ancien président de l’Assemblée Nationale, des faits de distribution injustifiée d’argent à des tiers sur les fonds alloués à l’institution. Pour le Procureur du Faso, le principal mis en cause est bien Alassane Bala Sakandé et les enquêtes de patrimoine ont déjà permis l’indentification et la saisie d’importants biens à Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Ouahigouya, Yako, Manga, Banfora et Koudougou. Comme le disait Alassane Bala Sakandé, rattrapé par la VAR, « on va fouiller partout comme Zéphirin l’a dit, celui qui a fait tiôck on te fait gnôgô ».

A côté de ses affaires de malversations, 2OOO dossiers de citation directe ou de flagrant délit attendent d’être jugés enfin. Certains de ces dossiers datent de plus de 1O ans et pour apurer ces dossiers, une opération dénommée « casiers vides » est annoncée par la justice du Faso.

De quoi d’ores et déjà applaudir, comme pour se réjouir que « plus rien ne sera comme avant » dans l’utilisation efficiente des deniers publics.

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