Société

Dégradation du pont de Tarfila sur la RN 7 : en attendant le pont métallique, de longues files d’attente sur près de 8 km

Pour la seconde fois en cette saison hivernale, le pont de Tarfila a cédé sous la pression des eaux. Depuis le 8 octobre 2024, les autorités administratives de la région des Cascades ont interdit la circulation sur la route nationale n°7. Les dégâts sur le pont sont plus considérables et la conséquence est qu’une file de camions jamais atteint de mémoire d’homme patiente pour poursuivre leur route.

Depuis les fortes pluviométries des 7 et 8 octobre 2024, la circulation sur la route nationale no7 est de nouveau suspendue à cause de la dégradation prononcée du pont de Tarfila à quelques dizaines de kilomètres de Banfora. Ainsi en ont décidé les autorités administratives de la région des Cascades au regard de cette dégradation de l’ouvrage. Solution proposée par ces autorités, le contournement du pont de Tarfila en passant par Kribina-Lémouroudougou-les champs de cannes et le complexe sucrier au niveau de Bérégadougou. Mais un triste constat demeure, des centaines de camions sont depuis garés tout au long de la RN7 sur plusieurs kilomètres.

L’état du pont après la grande pluie

En effet, en empruntant la RN7, l’axe Banfora-Bobo-Dioullasso, ce sont des dizaines de camions venus de la Cote d’ivoire qui sont stationnés tout au long de la bitume. Comment une telle situation inédite à Banfora ? c’est bien la question. Mais en empruntant la RN7 en cette soirée du 10 septembre 2024, c’est la désolation avec des dizaines de camions chargés en direction de l’intérieur du Burkina. C’est dire que l’économie prend un véritable coup d’arrêt.

Depuis la sortie de Banfora vers Bobo-Dioulasso, l’on assiste aux manœuvres incessantes des chauffeurs de camions, soucieux de garder au bon stationnement. De l’hôtel Palace où les chauffeurs manœuvraient pour stationner jusqu’au pont de Tarfila, ce sont des dizaines de camions qui sont obligés de stationner. Pourquoi n’empruntent-ils pas la voie de contournement préconisée par les autorités ? C’est au regard de leur chargement, nous répliquent certains conducteurs prêts à patienter le temps qu’il faudra. Cela pour éviter les déboires de la voie de contournement. Selon nos informations, les longues files d’attentes sont enregistrées dans les deux sens.

Bakary Héma, un fils du village

Toutefois selon le constat effectué, la libération de la RN7 n’est visiblement pour demain. Le pont est plus dégradé, contrairement à la première fois il y a un mois. Si bien que ce qui était de mise au premier blocage n’est plus possible. En effet, les engins à deux roues qui circulaient allègrement dans les deux sens reste quasiment impossible. Le pont s’est enfoncé davantage malgré les travaux de réfection réalisés il y a de cela un mois. De ce fait, l’ouvrage présente de larges et dangereux affaissements avec des trous béants du coté de Banfora. Les travaux antérieurement réalisés présentent des dalles soulevées par les eaux. Impossible pour les autorités d’ouvrir la route dans ces conditions. Très attendu car bien annoncé, c’est aux environs de 16h passées ce 10 octobre que le premier camion transportant le matériel du pont métallique est arrivé à Tarfila. Les ouvriers étaient en plein déchargement en cette soirée et nos sources nous indiquaient que le matériel lourd du pont métallique était toujours en route.

Bakary Traoré dit Parisien

C’est bien là les conséquences sur le trafic routier et qui pèse sur l’économie. Pour Héma Brahima, originaire de Tarfila, c’est la première fois que personne ne peut franchir le pont. « Ils ont amené un pont de fer et nous souhaitons que Dieu les assiste. Les gens attendent », dira-t-il. Curieux il a souhaité se convaincre si après le pont métallique, quelque chose de pérenne serait faite en saison sèche après les pluies. « C’est tout de suite que le matériel du pont métallique est arrivé sur le site », témoigne ce dernier. Pour ce dernier, c’est la toute première fois que les camions s’alignent de la sorte jusqu’à Banfora. Du jamais vu à Tarfila, témoigne cet habitant qui ne souhaite pas encore voir une telle pluviométrie.

Dans l’anonymat ce curieux, comme des dizaines d’habitants était venu constater les dégâts sur le pont. Il en avait visiblement ras le bol. « En 1998 ils sont venus reprendre la route mais ils n’ont pas tenu compte des ouvrages. Voici que nous sommes dans des problèmes », s’est-il plaint de ce constat est amère car il ne pouvait pas rejoindre Bobo-Dioulasso. En attendant, il faut prendre son mal en patience et tenir compte des ouvrages dans un projet future de la réfection de la RN7. « Ce qu’on a constaté c’est maintenant que nous voyons la vérité. Parce que c’est depuis 40 ans, depuis le premier mandat de Roch Marc Christian Kaboré. Blaise Compaoré a fait 27 ans », se plaint cet usager. « En réalité ce sont des ouvrages qu’on aurait pu identifier et arranger », dira ti-il.

Des camions à perte de vue

« Tarfila c’est mon village. En tant qu’originaire de Bérégadougou et de Takalédougou, une situation comme celle-ci, je suis vraiment dépassé. Il y a beaucoup de camions, des frères qui sont arrivés de Bobo et qui n’arrivent pas à rentrer », dira ce jeune bien connu appelé Bakary Traoré dit le Parisien. 

La misère des usagers était perceptible tout au long de la RN7. Des chauffeurs de gros camions ayant stationné avaient disparu. D’autres, juste à côté de leurs camions passaient le temps autour du thé. « J’ai quitté à Abidjan, j’ai suivi un chauffeur et arrivé à Tarfila, cela fait plusieurs jours que nous sommes là », dira ce jeune trouvé en pleine lessive. Cela faisait 3 jours que leur camion était bloqué à Tarfila. Sur leur misère ? « Un chauffeur, tu as quitté, tu n’es pas arrivé à destination il y a beaucoup de choses. C’est difficile », nous dira cet usager qui a quitté Abidjan depuis 6 jours. Pour l’heure, ils sont bloqués à Tarfila. Jusqu’à quand ? C’est la grande question.

Sié Yacouba Ouattara.

Wangola Médias

Wangolā Médias

Wangolā Médias est un média numérique indépendant et impartial qui fournit des informations locales et internationales de qualité sur les Cascades et d'autres sujets d'intérêt général. Nous sommes engagés à promouvoir la liberté d'expression et la transparence, en utilisant les dernières technologies pour atteindre leur public et fournir des informations précises et opportunes. Wangolā Médias: L'info des Cascades, du Burkina et d'ailleurs

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page