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Assises Nationales des 25 et 26 mai 2024 : Boulevard de 5 ans au Capitaine Ibrahim Traoré. Et après ?

Prévues   pour se tenir en 48 h les 25 et 26 Mai 2024, comme diraient les sportifs, le match des assises nationales sur la suite de la Transition Burkinabè a été plié en quelques heures à la salle de conférence de Ouaga 2000 qui a servi de cadre aux 300 délégués issus des forces vives pour la circonstance.

 Le verdict n’a donc pas tardé alors que ces représentants des forces vives avaient entre autres au menu de ces assises, de passer au peigne fin le bilan de la Transition sous la houlette du MPSR2, de se pencher sur le sort de cette Transition à travers sa charte dont le délai s’expire. En claire, trancher une question majeure qui était la prolongation ou non de la Transition, qui, sous la pression extérieure de la CEDEAO, devait s’expirer le premier juillet prochain.

Le Capitaine Ibrahim Traoré signant la charte

Comme le voulait donc cette CEDEAO des chefs d’Etats sans tenir compte de la réalité de la guerre contre le terrorisme qui battait et continue de battre son plein au front, les Burkinabè devaient avoir actuellement la tête qu’aux élections présidentielles. Dieu en a décidé autrement et les FDS et les VDP continuent de broyer des bandes terroristes armées et procédant à des réinstallations de populations déguerpies. D’où cette nouvelle consultation des forces vives afin de donner une suite au Capitaine Ibrahim Traoré de pouvoir continuer à actionner les leviers, pardon, la gâchette au front.

Et en quelques heures en effet, les 300 délégués venus des 13 régions du pays ont rendu leur verdict, délivrant du même coup, l’opinion nationale et internationale. Dans ce verdict, le Capitaine Ibrahim Traoré, non seulement bénéficie d’un « lenga » de 5 ans, ajoute d’autres flèches dans son carquois. Celles du Président du Faso et Chef suprême des forces armées nationales. Aussi, le Capitaine Ibrahim Traoré, au terme de ses 60 mois à lui accorder à l’issue de ces assises, pourrait, s’il le veut, se présenter aux prochaines élections présidentielles de même que son Premier ministre et le Président de l’ALT.

Les participants des Cascades

Le verdict est ainsi rendu sur ce tournant décisif de la marche du pays. Pour les soutiens du désormais Président du Faso que sont les « Wayiyans », c’est-à-dire les comités de veille, le moins que l’on puisse dire c’est que leur poire aura été divisée en deux. En effet, à quelques encablures du lieu des assises, ces derniers clamaient haut et fort 10 ans ou rien pour leur champion. En entendant 42 mois de prolongation, c’est-à-dire 3 ans et demi, leurs cœurs avaient démarré au quart-de-tour et ils ont voulu intégrer de force la salle de conférence. En complétant à 60 mois, leurs ardeurs pourraient être contenues par le fait que leur idole est éligible aux prochaines élections présidentielles. Par ce canal, s’il est élu, il pourrait ainsi combler ses 10 ans comme réclamé par ces soutiens de la Transition. Une option bonne à prendre en attendant la suite de la conduite de la Transition. Car inutile de trop tirer sur la corde sociale tant, il est avéré que des détracteurs de la Transition, il en existe à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Quid des partis politiques ? A ces assises, l’ancienne mouvance des partis de la majorité présidentielle a préféré jouer la carte de la politique de la chaise vide. Idem pour les partis d’opposition qui ont eux aussi opté de s’abstenir. Seul, le Professeur Abdoulaye Soma de l’opposition non alignée (ONA) a été aperçu dans la salle.

On pourrait épiloguer sur cette remarquable absence des hommes politiques Burkinabè à ce jamborée national. En effet, après ce boycott, quelles trouvailles pourraient sortir dans leurs officines politiques maintenant qu’un boulevard est ouvert au Capitaine Ibrahim Traoré ? Le fossé ne s’agrandira-t-il pas sur la pomme de la discorde qui est la levée de la suspension des activités des partis politiques tant attendue dans ces officines politiques ? Autrement, qu’entreprendra cette classe politique (ancienne majorité et ancienne opposition) dont la base pourrait s’élargir au gré des intérêts du moment ?

Une des participants aux assises

En attendant, la politique de la chaise vide n’a-t-elle pas occasionné cette autre décision des forces vives présentes à la salle de conférence de Ouaga 2000 et qui aura été cette modification qui voit le verrou des sièges attribués à ces différents courants politiques à l’ALT sauté ? Mais les partis politiques sans distinction disposent du même quota, c’est-à-dire 12 sièges à l’ALT. Après le boycott ces partis viendront-ils occuper ces sièges à l’application de la nouvelle charte de la Transition ?

Après ce boulevard de 5 ans et après ? Pour la Patrie, espérons qu’au sortir de ces assises qui ont certes fait des satisfaits mais aussi des mécontents, de véritables approches pourront être diligentées pour assainir dans les 5 ans à venir, voire dans un bref délai, le climat politique en vue d’élections inclusives apaisées au Faso. Et ce pari ne saurait être gagné si chaque camp ne se décide pas à mettre de l’eau dans son vin face aux enjeux nationaux.

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