Tribunal de grande instance de Banfora : un professeur des lycées et collège jugé pour atteintes sexuelles sur une élève mineure
Un professeur de la région de Banfora, du nom de SI, a comparu devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Banfora le 21 novembre 2023 pour répondre des faits d’atteinte sexuelle avec circonstances aggravantes sur une élève de moins de 16 ans puisque desdites atteintes sexuelles, il s’en est résulté une grossesse. L’éducateur risque gros dans la mesures où à travers ses réquisitions, le procureur du Faso près le TGI de Banfora a demandé au tribunal de le déclarer coupable et de le condamner à 2 ans de prison et à une amende de 100 000 f CFA le tout ferme.
Pour ce qui est des faits, disons que SI a jeté son dévolu sur la jeune fille du nom de OS à la fin de l’année scolaire 2020-2021 où celle-ci, fille d’un responsable religieux du village où SI enseigne, venait de décrocher son BEPC. SI fit prendre le contact téléphonique de OS par le délégué de leur classe. A la rentrée scolaire qui a suivie c’est-à-dire 2022-2023, SI joint OS par téléphone pour lui demander quel établissement allait-elle fréquenter. Celle-ci lui communiqua le nom. Puis les appels se multiplient jusqu’au jour où le professeur indélicat dit à l’élève ce qui suit : « A présent que tu es à Banfora, tu ne songes même pas à connaitre où je loge ». La fille répondit que ce n’est vraiment pas bien de sa part. Aussitôt, l’enseignant fixa un rendez-vous et le moment venu, il alla chercher la fille à sa descente d’école pour qu’elle aille connaitre lui. Deux ou trois autres rendez-vous suivront puis, des connexions sexuelles finissent par s’établir entre eux. Au bout d’un mois de flirt, OS qui n’avait pas encore 16 ans à l’époque, tomba enceinte. A la barre, elle expliqua qu’à leur dernier rapport sexuel, elle n’avait pas voulu au départ. « Mais « monsieur » a forcé. Il ne n’a pas porté de préservatif ce jour. Et quelques jours, j’ai constaté que j’avais un retard de cycle. Une cousine m’a dit qu’elle sentait que je débutais une grossesse. C’est alors que j’ai posé le problème à monsieur et il m’a dit d’aller faire le test au CSPS. Le résultat était positif. Lorsque je le lui ai montré, il m’a demandé de rentrer chez moi car il allait trouver une solution » explique la jeune fille qui malgré son jeune âge est restée droit dans ses bottes devant la barre. A la question du parquetier de savoir ce que voulait dire son amoureux par « trouver une solution », la jeune fille révèle que SI a évoqué la possibilité d’un avortement. Toute chose que le prévenu a battu en brèche, arguant qu’il n’a jamais pensé à une telle chose.
Cependant, plusieurs révélations faites par le tribunal, sur la base de l’enquête de moralité menée sur SI pèseront contre sa personne. « On vous connait à travers vos faits. C’est physiquement seulement qu’on ne vous connaissait pas, martèle le procureur lorsque SI tente de se présenter une bonne image. En effet, il ressort de ces enquêtes que SI a plusieurs fois été l’objet de convocation à la Brigade régionale de protection de l’enfance (BRPE) de la Direction régionale de la police nationale (DRPN) des Cascades pour des faits similaires d’atteintes sexuelles sur mineure. Rien qu’en cette année 2022, il aurait reçu trois convocations du genre et il n’a déféré à ces dites convocations que lorsqu’il a été acculé par la police. Pour le cas de OS, il a même refusé de décrocher tous les appels de l’oncle de celle-ci qui pourtant voulait un règlement à l’amiable. Même aux SMS, il ne répondait pas. Face à autant de mépris, l’oncle s’est fut obligé de se confier au parquet qui à son tour a mis la police une fois de plus en branle pour conduire l’enquête préliminaire. A entendre la jeune fille, ce n’est qu’à cette convocation, qui est intervenue à moins de deux mois avant son accouchement qu’elle reverra SI depuis leur dernière rencontre de février 2023 où elle l’avait informé de la grossesse. A la barre, le professeur s’est défendu comme un beau diable. Allant jusqu’à promettre amende honorable s’il bénéficie de la grâce du tribunal.
Avant de faire ses réquisitions, le procureur a tenu à lire à son intention, et à l’intention des autres enseignants qui pourraient se trouver dans la salle d’audience la disposition pénale qui interdit aux enseignants d’entretenir des rapports sexuels avec leurs élèves, même si cet élève n’est pas tenu par lui. SI dit ignorer que la disposition, qui prévoit un emprisonnement de 3 ans à 7 ans ferme, avait une telle teneur. Pour lui, il s’agissait uniquement des élèves que l’enseignant tient. Il ajoute avoir beaucoup appris durant le temps qu’il a passé en détention préventive et qu’une fois dehors, il ne sera plus jamais vu dans pareille situation. Mais pour le procureur, SI n’est pas un enseignant modèle. Pour lui, il faut l’éloigner des jeunes filles qui semblent être son domaine de prédilection. Pour cela, il faut lui infliger une peine qui servira également à dissuader d’autres brebis galeuses. Par conséquent, et compte tenu de certaines circonstances, dont le nouveau-né et les quatre enfants que SI a avec sa femme, le parquet a demandé au tribunal de le condamner à deux ans de prison assorti d’une amende de 100 000 F CFA.
L’affaire a été mise en délibéré pour le 12 décembre 2023. C’est ce jour que SI sera situé sur son sort.
Go Mamadou Traoré
Wangola Médias