Travaux de réfection de la RN7 à Banfora : Pawê Flora Bazié, cette universitaire qui mouille bien le maillot sur la bitume.
Depuis ce dimanche 24 septembre 2023, des travaux de réfection sur la RN7 sont en cours à Banfora. Ils consistent à gratter les trous, à y mettre de la terre, à compacter avant de couler du beton bitumineux pour soulager les usagers de cette route internationale. Parmi les ouvriers, se démêle une dame qui force l’admiration par son courage et sa détermination. Il s’agit de Pawê Flora Bazié, diplômée avec une Licence en BTP (Bâtiments et Travaux Publics). Exemple de femme battante, curiosité professionnelle oblige, Wangola Médias a pu arracher 5 minutes de son précieux temps.
14h environs ce 27 septembre 2023, nous constatons des ouvriers à l’œuvre sur la Route Nationale n°7 (RN7). Un véhicule 4*4 avec quelques ouvriers sont à l’œuvre sur le goudron où ils y déchargent de la terre rouge. Devant l’équipe des ouvriers, une jeune dame, en pantalon jean, les mèches longues bien tressées, précède les ouvriers.
Pawè Flora Bazié, titulaire d’une licence en BTP
A l’aide d’une raclette spéciale, courbée, elle nettoie le bitume, disons, les parties endommagées. Les autres ouvriers se précipitent après pour recharger ces crevasses de terre rouge. Qui est donc cette jeune dame aussi déterminée, transpirant sous ce soleil de plomb ? Séduit par le courage et la détermination de celle-ci, nous avons voulu lui arracher quelques mots sur le travail qu’elle conduisait. Pour sûr, la RN7 est très dégradée, surtout en certains endroits de la ville de Banfora.
L’équipe des ouvriers est alors abordée peu avant l’hôtel Palace, où la chaussée est vraiment dégradée. Sur notre volonté de connaître le responsable des travaux, à notre grande surprise, on nous indique la jeune dame. Elle, c’est Pawê Flora Bazié. Sa mission ? « Je suis là pour la réfection de la voie, essayer de rattraper les trous pour éviter d’éventuels accidents », dira-t-elle.
La mission consiste à refaire les parties dégradées de la RN7
Arrivée de la capitale Burkinabè dans le cadre de l’exécution de ce marché, les travaux de cette équipe sur la RN7 dans la ville de Banfora ont bien débuté ce 24 septembre 2023. « Nous avons pour mission de remplir les creux avec du bitume. Nous allons essayer de les rattraper et de raccommoder les parties détériorées », a ensuite précisé Flora Bazié.
En clair, c’est une réfection du goudron de la RN7 à l’intérieur de la ville, où depuis un certain temps c’est le calvaire pour les usagers à certaines parties comme au niveau de l’autogare, du palais de justice et peu avant l’hôtel Palace. Des initiatives déjà développées par certaines bonnes volontés n’ont pas permis d’éviter le calvaire aux usagers en pleine ville de Banfora. « Cela cause beaucoup d’accidents parce qu’en voulant éviter les trous, on peut occasionner des accidents », a poursuivi celle-ci.
A la tête d’une équipe d’homme, dame Bazié ne se contente pas de donner des ordres
Cette réfection est initiée par la Direction Régionale des Infrastructures des Cascades et l’entreprise en charge des travaux fera ce qu’elle peut pour le bonheur des usagers, rassure la cheffe de chantier. A l’entendre, pour l’instant tout se passait bien. Pourquoi au lieu de donner des directives, elle est au four et au moulin, transpirant à grosses gouttes ? « Il n’y pas de secret, c’est l’amour du métier. J’ai été séduite dès l’enfance par le BTP donc j’ai suivi des études en BTP jusqu’à l’obtention de la Licence », nous a confié dame Bazié, qui se révèle une femme battante très déterminée, ne serait-ce qu’à la voir à l’œuvre.
Comme elle, elles sont nombreuses ces femmes battantes qui n’ont rien à envier aux hommes de par leur courage et leur détermination. En effet, à ce jour, les femmes se recrutent dans presque tous les domaines d’activités où elles excellent souvent d’ailleurs. D’autres femmes par contre font preuve d’une recherche de gain facile, empruntant la courte échelle. « On peut dire que rien n’est facile sur cette terre, il faut se battre. Parce qu’à voir déjà les hommes souffrir, tu ne peux pas souffrir pour avoir ton argent et aller l’offrir facilement à quelqu’un », estime Flora Bazié. « Je conseille à tout un chacun de se lever, de faire ce qui est faisable et on va s’aider parce qu’il n’y a pas un chemin court pour avoir l’argent. Il n’y a pas d’argent facile », a lancé cette universitaire.
Notre universitaire n’hésite pas à prendre les outils elle-même
En chef de chantier, s’activant et transpirant sous le soleil, « ce n’est pas par manque de manœuvres mais croiser les bras et attendre qu’on fasse, ils peuvent le faire. Ça peut être bien fait mais quand toi aussi tu es là et tu fais, l’ouvrier ne peut pas refuser de faire ce que tu lui demandes. Mais tu croises les bras tu lui dis de faire, il peut penser que c’est parce que tu ne peux pas le faire ou quelque chose de ce genre. Il peut mal te répondre surtout pour une femme sur les chantiers, ce n’est pas facile », s’est ensuite justifie P Flora Bazié, qui reste convaincue que le chef doit donner l’exemple en mettant la main à la pâte et les ouvriers n’oseront pas lui manquer de respect. « C’est ce qui me pousse à mettre la main dans la pâte », conclu cette dernière, qui, toujours avec la même détermination à poursuivi sa mission sur la RN7.
Ces travaux de réfection sont prévus pour durer en principe 6 mois.
Wangola Médias.
