Campagne agricole humide 2023 : Les producteurs invitent le gouvernement à trouver une formule pour l’engrais
La campagne agricole humide 2023 annonce de bonnes récoltes, foi de certains producteurs de la Comoé que nous avons rencontré dans leurs champs. Elle aurait pu être bien meilleure si nous n’avions pas été confrontés aux difficultés d’obtention de l’engrais, soutiennent ces braves producteurs qui demandent au gouvernement de trouver une stratégie afin que l’engrais soit disponible pour tous.
En croire Kader Tou producteur de Tiékouna, une localité située à une dizaine de kilomètres de Banfora, la campagne agricole humide de cette année est prometteuse. Ce producteur que nous avons trouvé en compagnie des membres de sa famille en train d’entretenir quelques pieds de tomates non loin du champ de son exploitation atteste que cette année, en terme de culture céréalière, il a produit du maïs et du riz. « Je suis confiant quant à l’issue de la campagne humide 2023, même si le début n’a pas du tout été simple » dira-t-il. A l’entendre, c’est au milieu de la saison que les pluies se sont véritablement installées.
Kader Tou, producteur domicilié à Tiékouna « S’il plait à Dieu et aux ancêtres, nous mangerons à notre faim »
Et pour ce qui est des récoltes prochaines, Kader Tou se veut optimiste. « Si Dieu et les ancêtres le veulent, nous mangerons à notre faim cette année » soutient-il sans la moindre hésitation. Poursuivant notre progression dans cette partie sud de Banfora, nous rencontrons Issa Tou dans le village de Nékanklou. Celui-ci préparait des planches pour la production du poivron. Lui également affiche une bonne mine car, assure-t-il la saison est bonne. « J’ai emblavé environs 5 hectares de maïs et de riz. Et la physionomie du champ de maïs me réconforte beaucoup. Nous pouvons dire que la saison augure de bonnes récoltes cette année. Et cela nous le devons au président et au gouvernement de la transition qui, malgré la situation sécuritaire difficile, ont trouvé les moyens pour accompagner les producteurs en engrais. L’année passée par contre, la situation n’était pas du tout rose chez plusieurs d’entre nous ».
Issa Tou, producteur de Nékanklou invite le gouvernement à trouver une solution définitive au problème d’engrais
Si ces deux producteurs sont unanimes pour dire que la campagne actuelle promet de bonnes récoltes, ils reconnaissent que l’obtention de l’engrais est un casse-tête chinois pour eux. « Cette année, nous avons une fois de plus été confrontés au problème d’engrais. Vous n’ignorez pas l’engrais coûte excessivement cher au marché, comparativement à celui que le gouvernement fourni. L’engrais du gouvernement est moins cher mais tout le monde ne peut pas l’avoir. Cette année, l’engrais subventionné coûtait 12 000 F CFA le sac. Mais au marché, il y a deux qualités d’engrais. L’un est vendu à 25 000 F CFA et l’autre à 23 000 F CFA. Ceux qui n’ont pas eu la chance d’avoir l’engrais du gouvernement se voient obligés d’acheter au marché malgré la cherté. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement de trouver la formule pour faire rentrer suffisamment l’engrais au pays et doter conséquemment les producteurs. Si cela est fait, le reste est l’affaire des producteurs que nous sommes » soutient Kader Tou. Son collègue Issa Tou embouche la même trompette pour lui aussi inviter le gouvernement à trouver une stratégie qui puisse permettre aux producteurs d’avoir l’engrais subventionné au bon moment. « Il ne faut pas attendre la dernière minute pour penser à ce problème. Dès la fin des récoltes, on peut commencer à préparer la saison nouvelle. Présentement, comme les travaux champêtres sont presque terminés nous nous tournons vers les cultures maraichères. Et en plus du problème d’engrais y est constaté également, nous sommes confrontés à la cherté des semences à ce niveau également » explique-t-il.
Wangola Médias
