Après Toundoura, nous vous proposons ce jour le témoignage d’un ressortissant de Timperba. Plusieurs fois acculé, le village a su résisté jusque là.
« Il y a beaucoup de choses qui ont été dites sur Timperba. Il y a eu une période où des gens soutenaient que nous sommes allés nous entendre avec les terroristes. Mais chaque village a ses méthodes, ses principes. Effectivement, nous étions entrain de nous préparer secrètement. C’est le moment qui n’était pas arrivé. Je peux vous dire qu’à Timperba, le 10 juillet 2023, les terroristes sont venus nous attaquer. Ils avaient enlevé tous les produits du dépôt pharmaceutique. Ils ont aussi enlevé le gardien et jusqu’à nos jours nous n’avons pas de ses nouvelles. Quand ils ont pillé le dépôt pharmaceutique, ceux qui étaient aux alentours ont entendu les bruits. Ils ont alerté et tout le monde est sorti. Nous avons barré toutes les différentes routes. Quand les terroristes ont constaté cette mobilisation ils ont pris leur tricycle pour fuir. Ce qu’ils ne savaient pas, il y avait des gens du côté de Yendéré. Toutes les issues étaient bloquées et quand ils sont arrivés, nos gens ont voulu les arrêter mais ils n’ont pas obtempéré. Nos gens ont ouvert le feu. Mais ils ont pu s’échapper abandonnant leur tricycle. Depuis ce 10 juillet, Timperba est debout.
Le lundi matin, nous avons amené l’engin à la police pour une déclaration. Et pendant que nous y étions, on nous appelé que les terroristes sont revenus au village, et ils dépassaient une dizaine de personnes. Ils étaient venus pour déguerpir le village mais les Timperbais ont décidé qu’ils préféraient mourir que d’abandonner leur village. Depuis dans le village et vous voyez dans les réseaux sociaux, le slogan est « Timperba ou la mort nous vaincrons ». Avec la bénédiction des ancêtres, franchement, d’ici que les gens vont déguerpir, il y aura beaucoup de morts à enterrer. Ce lundi donc, ils ont été repoussés. Le mardi, ils sont revenus à la charge. Les populations nous ont appelé qu’ils dépassaient la cinquantaine d’assaillants. Ils ont ouvert le feu. Nos gens, avec leurs fusils de chasse ont résisté face aux kalachnikovs. Dieu merci, nos combattants n’ont eu aucune égratignure (applaudissements dans la salle). Ils ont été encore repoussés.
Mais le jour où ça vraiment chauffé, c’était le mercredi. Ce jour, très sincèrement, ce n’était pas facile. Ils sont arrivés de vers Ouangolodougou à plus d’une centaine. Nous avons approché les FDS pour avoir un renfort. Mais ça n’a pas été facile là-bas. Du matin jusqu’à 18h, nous n’avons pas eu le renfort souhaité à Timperba. Toujours, grâce à nos ancêtres et la détermination de nos combattants, les échanges de tirs ont duré de 13h jusqu’à 17h30. (Applaudissements à nouveau).
Beaucoup peuvent témoigner ici, les terroristes ont été mis en déroute. Ce que nous avons pu faire à ces terroristes, c’est Dieu seul qui sait. Encore, grâce à la bénédiction des ancêtres, personne n’a eu une égratignure dans nos rangs. Depuis ce jour, nous ne les avons plus revus chez nous. Ce que vais ajouter, il faut le courage et la détermination face à cette situation. Et si tous les villages se lèvent en attendant une dotation en armes, la solution sera trouvée. Ils ne sont pas nombreux comme on le pense. Comment des gens peuvent venir nous déguerpir sur la terre de nos ancêtres ? Je demande à tous ceux qui sont toujours hésitant de se lever pour la résistance ».
Propos recueillis à Niangoloko par Wangolā Médias.
