Insécurité : Les populations de Niangoloko demandent une opération militaire d’envergure.
Face à l’insécurité grandissante dans plusieurs villages de la commune de Niangoloko, la maison des jeunes de Niangoloko a abrité ce 23 juillet 2023, une conférence de presse initiée par l’Union des OSC de la commune. Il s’est agit pour la jeunesse de lancer un cri de cœur aux plus hautes autorités de la Transition pour leurs fournir des armes et des minutions et d’initier une grande opération militaire pour débarrasser les forêts de la vermine terroriste.
« A notre niveau ça été très grave. Je peux dire que dans le département de Niangoloko, c’est à Ouangolodougou que ça débuté et ensuite c’est chez moi à Mitiéridougou. Ils sont arrivés un vendredi soir, ils ont attrapé mon fils, brulés mon véhicule, ils ont pris mes 205 têtes de bœufs, 23 moutons, brûlé ma maison en étage. En tout cas tout ce qui était biens ils tout ramassé. Ils ont aussi pris mes 3 fusils de chasse et c’est samedi soir ils ont relâché mon fils et l’ont chargé de venir dire à tout le village de quitter dans trois jours.
Koudiaba Héma
Au bout de ces 3 jours ils sont arrivés à nouveau et ont commencé à tirer et à brûler. Chez nous ils n’ont pas tué mais ce qu’ils ont fait c’est plus que s’ils avaient tué. Ils ont empêché les gens de partir avec leurs vivres », c’est le témoignage poignant de Koudiaba Héma, président provincial des producteurs de coton de la Comoé. Comme à Mitiéridougou, plusieurs autres villages de Niangoloko ont subi la même furie des groupes armés terroristes avec des pertes en vies humaines.
C’est au regard de cet acculement meurtrier que des OSC, à travers une sortie médiatique ont lancé un cri de cœur afin de sauver ce qui peut encore l’être. Mais avant tout propos, les jeunes ont reconnu les efforts et l’engagement du Capitaine Ibrahim Traoré, chef de la Transition dans la reconquête du territoire national.
Les OSC de Niangoloko sont ensuite allées droit au but et ont demandé une dotation en quantité suffisante des villages engagés dans la lutte en armes et en minutions ; un accompagnement en formation de ces populations engagées ; une dotation conséquente des VDP en ration alimentaire, en moyens roulants et en carburant ; une intervention militaire de grande envergure pour détruire les bases terroristes dans la zone.
Les OSC aussi demandé un détachement militaire pour une intervention rapide en cas d’alerte ; une mise en place d’un système de surveillance efficace avec la frontière ivoirienne car estiment-ils la frontière est poreuse et les terroristes se ravitaillent allègrement en territoire ivoirien. En tout cas, ce sont autant de doléances présentées à la presse par la coordination des OSC de Niangoloko.
Une vue du présidium
Dans leur déclaration liminaire, les conférenciers diront que la commune de Niangoloko est entourée par de nombreuses forêts classées. Depuis le début de l’année 2023, les groupes armés terroristes harcèlent, pillent, enlèvent et tuent les populations. Cette situation a provoqué un déplacement massif des villages de Ouangolodougou, Mitiéridougou, Dioléna, Diéfoula, Toundoura, Nofésso, Folonzo vers la ville de Niangoloko. « Certains déplacés n’ayant pas de maisons sont laissés à leur propre sort. Ces derniers ne bénéficient d’aucune assistance humanitaire de la part de l’autorité communale ni de l’autorité provinciale encore moins de celle régionale », a soutenu Brahima Soulama, porte-parole des conférenciers.
Préoccupées par cette situation dégradante, les braves populations, notamment les dozos et certaines organisations de la société civile se sont organisées et sont retournés pour défendre leurs terres. Mais « ces derniers ne disposent que de leur courage et de fusils de chasse, qui, souvent ne répondent pas », précise Brahima Soulama, pour qui, l’ennemi a des armes plus sophistiquées. « Aussi, il faut ajouter le manque criard de munitions, chose qui ne facilite pas la lutte », ont poursuivi les conférenciers pour qui, visiblement sur le terrain, le matériel utilisé par les braves paysans est en dessous de celui utilisé par l’ennemi. « On peut même dire sans se tromper que c’est le courage, la détermination et le patriotisme qui leur permettent de résister et de repousser l’ennemi qui est lourdement armé. En clair, les hommes sont venus mettre leurs familles en sécurité avant de retourner pour défendre leurs villages.
Sans détour, les OSC disent constater un silence notoire de la part de l’autorité pour soutenir cette vaillante population pour ces efforts en leur fournissant les moyens nécessaires que sont les motos, le carburant, les vivres, les cartouches pour faire face à la lutte malgré les différentes interpellations des organisations de la société civile et de la jeunesse communale.
Une vue des participants à la conférence de presse
« En plus, nous constatons l’absence de réaction, ou souvent tardive des FDS en cas d’alertes alors que l’ennemie ne met pas du temps pour commettre sa sale besogne », regrettent les OSC.
Plusieurs personnes ont été égorgées par les HANI. La récente attaque en date est notée à Toundoura avec 3 morts et un blessé toujours en soin au CHR de Banfora sous l’assistance financière des ressortissants. A Timperba, les hommes ont courageusement défendu le village durant plus de 3h devant une centaine d’hommes armés non identifiés. Actuellement, ce sont les populations des villages sous menace terroriste qui cotisent pour l’achat des minutions. Et ce sont plusieurs millions de francs CFA qui ont été déjà cotisés pour assurer leur propre sécurité par ces temps de soudure.
Wangolā Médias