Elles sont plusieurs milliers, les personnes déplacées internes(PDI) qui ont regagné leurs localités d’origines il y a quelques temps. Dans plusieurs localités de la commune de Niangoloko, ces PDI qui ont pu retourner chez-elles, manquent de quoi vivre en attendant les récoltes prochaines. Une assistance alimentaire est sollicitée pour les accompagner en cette période difficile de retour au bercail.
Comme ailleurs dans plusieurs localités où les personnes déplacées internes (PDI) ont été contraintes de tout abandonner pour fuir au prix de leur vie, les PDI de Niangoloko ont vécu les mêmes tristes réalités. Elles n’ont pas pu cultiver pendant plusieurs saisons hivernales tout comme durant la campagne agricole passée. Ce qui n’est pas sans conséquences pour ces PDI de même que leurs proches et leur entourage. Ayant pu retourner chez-elles pour la grande majorité, « notre souci actuellement c’est comment faire pour résister face à la famine d’ici la saison prochaine ? », s’inquiète Koudiaba Victorien Soma, un fils de Niangoloko, pour qui, c’est une préoccupation réelle à Niangoloko à prendre en compte pour le bien-être des populations qui ont rejoint leurs localités. Préoccupation partagée par plus d’un à Niangoloko, c’est un véritable cri de cœur que lancent ces proches de PDI.
Koudiaba Victorien Soma
En effet, après leur retour, comment assurer la pitance quotidienne, si l’on n’a pas pu cultiver la saison passée ? Ils sont donc nombreux à vivre le calvaire pour joindre les deux bouts, foi des Niangolokolais qui ont les regards tournés vers les autorités régionales et les plus hautes autorités face une réalité vitale.
« Je crois qu’il y a des organismes humanitaires, il y a le ministère en charge de l’action sociale. Ils font ce qu’ils peuvent mais si vraiment ils pouvaient encore redoubler d’efforts, pour que les PDI puissent tenir au moins jusqu’à la saison hivernale ce serait l’idéal. Si après cela, les gens commencent à produire, les choses vont rentrer dans l’ordre. Mais actuellement jusqu’à la saison prochaine, franchement ce n’est pas facile », a réagi pour sa part Koudiaba Victorien Soma. A l’entendre, il a parcouru plusieurs villages et il soutient savoir ce que ces PDI vivent. Koudiaba Victorien Soma, se réjouit au moins qu’il y ait la sécurité et la paix dans les localités arrachées de l’emprise djihadistes mais pour se nourrir reste un parcours de combattant.
Photo d’archive
A côté des DPI qui ont pu regagner leurs localités d’origines, il y a ceux qui sont toujours à Niangoloko. Leur nombre n’atteignerait pas ceux qui ont rejoint pour des raisons diverses mais en partie liée surtout à la situation sécuritaire de Folonzo. « Il y a des familles aussi dont les habitations avaient été complètement détruites. Comprenez que si toute la famille rentre ils vont aller loger où ? Ce sont toutes ces questions qui font que d’autres sont toujours restés en ville. Il y a certains qui avaient aussi produits dans d’autres localités. Comme ils avaient fui ils tentent de réunir tous ce qu’il y a comme récoltes avant de rejoindre », a justifié Koudiaba Victorien Soma.
Le retour des personnes déplacées internes chez elles, au-delà de la joie qui anime les cœurs, relève donc à la fois d’un double défi. Celui de se reloger convenablement et ensuite se nourrir en attendant la saison pluvieuse prochaine. Puisse les bonnes volontés continuer à soutenir les PDI face à cette traversée du désert, le bout du tunnel n’étant plus loin.
Sié Yacouba Ouattara.
Wangola Médias.
